M-FRANCE *****

13/11/2007


Mots à insérer

PLAISIR : paix, pourtant, lagune, louange,arme , actuel, ici, île, saveur, sœur, irisé, immense, rouge, rapide.
Jokers : joie, goût, habitude


Titre

Il ne faut jurer de rien

C’est décidé, c’est pour aujourd’hui, 20h45. Vais-je y prendre du plaisir ? j’en doute. Ce soir, mon salon ne sera plus ce havre de paix où je me réfugie, apaisée par une douce musique. Moi qui voulais écouter « Hymne à la joie »
Ma sœur et ses amis sont arrivés à leur fin. Leurs arguments tour à tour moqueurs, persuasifs ou enjôleurs, avancés d’une voix suave, m’ont presque convaincue que pour ne pas mourir idiote, je devais m’associer à la frénésie actuelle et consacrer ma soirée au dernier match de la coupe du monde de rugby. C’est donc dans mes canapés et fauteuils qu’une bande d’excités viendra hurler après trente malheureux garçons qui se disputent un ballon même pas rond.
En ce moment, il est difficile d’échapper à l’ambiance rugby. Les rugbymen sont au goût du jour, ils font la une des journaux, pourtant il me semble qu’il y a des sujets d’actualité plus brûlante. Après une victoire ce sont des Dieux, on les couvre de louanges ; Demain, ils perdront. et ne vaudront plus rien. On oublie que ce ne sont que des hommes. Des hommes dont le visage, après les coups reçus dans les mêlées n’a rien de séduisant. Leurs oreilles rouges et déformées, leurs yeux, pas épargnés non plus qui au fil des jours montreront des paupières irisées, n’ont rien pour me plaire. Quelle saveur trouve-t-il à ce sang qui coule de leur nez éclaté jusque dans leur bouche ?
Pour apprécier un match, peut-être faut-il oublier les hommes, et ne voir que des machines à gagner. Dans leur immense désir de plaire à leurs supporters et de remporter la victoire, ils se transforment en arme de destruction pour leurs adversaires.
Assez philosophé. Je vais enfiler mon tee-shirt bleu lagune et m’intéresser au jeu. Le suit-on mieux d’ici, dans mon salon que dans les tribunes ?
Qui l’aurait cru, je me passionne pour les passes rapides, les drops réussis ; c’est moi qui crie le plus fort pour un essai marqué et transformé par les Bleus… Comme quoi, il ne faut jurer de rien.


Marie France pour le 8 octobre 2007.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 13/11/2007 à 20:00