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PASCALE *****
22/02/2006
Lettre d’un ogre à une mère de famille.
Pascale
Comme chaque année depuis l’an de grâce 1121, je viens par la présente vous faire part de mon admiration. Je vous souhaite bien entendu tout le bonheur possible et la réalisation de tous vos désirs mais au delà des us et coutumes, je tenais à vous dire combien mon amour pour vous perdure. Mon envie de vous n’a d’égal que l’attrait de vos charmes. Votre seule vue me met en appétit. Comment ne pas vous aimer ? Vos rondeurs, votre peau couleur pain d’épice, tout en vous éveille ma gourmandise. Bien qu’aimant la bonne chair avant tout, je vous épargne depuis plus de 600 ans. Car un tel plat mérite que l’on patiente ! et le consommer sans attendre serait pêché mortel. Toutefois, lorsque de ma montagne où je vous observe, je constate que les temps changent. Que bientôt, vous ne serez même plus en mesure d’exciter ma gourmandise. Non pas que vos charmes diffèrent, non ! Mais qu’est-ce donc que cet accoutrement fait d’aluminium qui vous recouvre le corps ? Que sont devenus les beaux atours que vous portiez jadis ? Les lourds velours, la dentelle de Calais, les brocards précieux ? Qu’avez-vous fait de vos longues jupes, de vos robes charleston, de vos tailleurs de chez Chanel, de vos dessous chics ? Oui, car je vous espionne madame, de votre boudoir jusqu’à votre salle informatique ! Et je ne vois plus rien de tout ce qui participait à la mise en valeur de vos rondeurs et à l’éveil de mes sens. Appétissante vous étiez, rigide vous semblez être aujourd’hui. N’êtes-vous plus qu’un robot ?
Reste vos enfants, madame : ils sont toujours très beaux et leurs chemises de corps les parent comme des petits princes : beaux à croquer en fait ! Alors, madame, à l’heure où je vous écris, je ne fais d’autre vœux pour moi que celui-ci : « offrez-moi l’un d’entre eux que je goûte enfin à votre chair. »
Et je vous en conjure, faits-moi signe sinon. . .
Votre dévoué Hippopotamus.
Réponse de Marie .
Cher Hippopotamus,
Votre déclaration ne me surprend pas. Les temps ont changé comme vous l’exprimez par la description de l’évolution vestimentaire des femmes. Et des hommes aussi.
Replié dans votre montagne, vous êtes restés malgré tout « l’éternel masculin », hésitant, ne sachant pas prendre la décision de déclarer votre flamme quand il en était encore temps.
Mes enfants ne m’appartiennent pas et je n’ai pas le droit de vous en offrir un. Partis sur la lune, ils viennent de m’annoncer leur futur voyage sur Mars.
Alors, mon amoureux transi, restez-moi fidèle et dévoué pour toujours. . . .
La vache sacrée.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 22/02/2006 à 23:53