CHRISTIANE B.

08/02/2006

L'ours de notre enfance : travail commun. Débuter un texte et au top, passer cette ébauche au voisin qui poursuit le travail (enfin, le jeu, hi hi!!)



L'autre matin, je monte au grenier, histoire de faire quelques rangements dans la vieille armoire un peu branlante. Il manque déjà une porte alors la poussière s'est installée.
Il y a plein de vieilleries, laissées là car elles n'avaient plus leur place dans la vie de tous les jours ou bien simplement oubliées: des habits, de vieilles chaussures, une lampe de chevet, un cadre avec une image de bateau près de la côte. Je tire dessus. Effondrement du tas d'objets et apparaît alors, comme une renaissance, une peluche, un peu défraîchie, un peu décatie, l'ourson qui a été le jouet de mon enfance. Il sort d'une très longue nuit et comme moi quand j'ai mal dormi, il a donc la mine sérieusement défraîchie. Mais qu'à cela ne tienne, on va lui refaire une vraie petite santé, je suis si heureuse de le retrouver. Je commence par un petit bain moussant, ni trop chaud, ni trop froid, pour ne pas le saisir et ne pas abîmer plus la texture de sa peau. Il a perdu aussi ses yeux. Cette restauration est relativement facile, mais il faudrait que je trouve ces vieux boutons noirs munis d'un petit anneau pour les coudre. Jeannette va être surprise du moins je l'espère, quand elle retrouvera, installé sur la couette, bien au milieu de son lit, son doudou… Il a retrouvé belle allure et trône fièrement, auréolé de mille souvenirs.
Le samedi suivant, aussi impatiente qu'une petite fille le soir de Noël, j'attendais ma fille. Elle me trouvait énervée et ne comprenait pas… Il me semblait à moi que forcément, dans mes pupilles, il devait rester quelque trace de la surprise à venir. N'y voyait-elle pas le reflet de son enfance. De son ours même ?
- Tu viens voir ta chambre ?
- Maman, ça fait 10 ans que je suis mariée au cas où tu oublierais !
- Je sais, mais viens…
Ma fille est un amour. Elle ne discute jamais. Elle me suit, j'ouvre la porte, elle ne voit rien…
Mais Marie, ma petite fille, elle, se jette sur le lit.
- Oh, Mamy, Mamy, j'peux le prendre ?
- Euh…
- Mais c'est MON ours !
- Ben… oui !
- Mamy, s'te plait… c'est moi qui l'ai vu la première !
- Hors de question : Mamy ne peut pas te donner ce qui ne lui appartient pas. Cette peluche, c'est la mienne et tu es trop petite pour que je te la prête. Tu risquerais de la déchirer.
- Désolée ma puce, mais cette peluche en avait marre d'être orpheline et de pourrir sans que personne n'ait, ne serait-ce qu'une pensée pour elle, alors j'ai eu pitié, je l'ai ressortie du placard dans lequel elle était enfermée et après lui avoir donné quelques soins, je l'ai préparée pour ma petite fille. Après tout, même si elle n'est pas encore très délicate, elle ne pourra pas lui faire subir plus d'outrages que tu lui as causés…


Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 08/02/2006 à 21:17