La situation en Égypte
Les affrontements ont repris dans la mi-journée au Caire ( Egypte ) près de la Place Tahrir (Place de la Libération). Des coups de feu ont été entendus et on évalue le nombre de blessés à environ huit cents tandis qu'il y aurait déjà au moins 6 morts. Les opposants au régime Moubarak se sont repliés sur la Place de la Libération où ils se protègent avec des plaques métalliques et se sont barricadés. Il s’est formé une chaîne humaine aux entrées de la place. Les opposants au Président égyptien n’ont que des pierres pour se protéger. Des arrestations par l’armée auraient eu lieu. Les militaires fouillent même les journalistes pour voir si ceux-ci ont des armes. Ils ne laissent passer que les gens désarmés. En Égypte, face à la déclaration du Président de rester encore en place huit mois, l’armée qui, au départ, soutenait les manifestants, s’est tue. Les manifestants ne veulent pas attendre et veulent la démission immédiate du Président. La chaîne Al Arabia a, quant à elle, parlé de plus de 1 500 blessés et de plus de dix morts mais nous ne connaissons pas ses sources. En Égypte, certains journalistes ont été bousculés ce qui a enclenché l'accusation contre le gouvernement égyptien de tentative d'intimidation et de censure généralisée à l’encontre des médias par la CPJ (Commission de Protection des Journalistes). Face à cette situation de crise en Égypte, que préconise le gouvernement, en l’occurrence, M. le Premier Ministre, François Fillon et Madame Alliot-Marie, Ministre des Affaires Étrangères ?
Égypte, les déclarations de M. Fillon
En ce jour, 3 février 2011, le Premier Ministre Égyptien a annoncé que "La France n’organise pas d’évacuation de ses ressortissants d’Égypte, mais se tient prête à aider ceux qui veulent rentrer". Il a également ajouté qu’il n’y a aucune agressivité de la part des Égyptiens vis-à-vis des Français. Avec son homologue palestinien Salem Fayyad, il a déclaré qu’il n’avait pas préconisé le retour massif des Français d’Égypte. Si la situation empire, notre chef du gouvernement affirme qu’il prendra les mesures nécessaires. Cependant, sur France Info, le porte-parole du gouvernement François Baroin a invité les Français résidant en Égypte à rentrer dans les meilleurs délais car il y a selon lui "des ferments de guerre civile". Le terme de guerre civile a été repris par le Premier Ministre qui s’est dit extrêmement inquiet quant à la violence éclatant dans ce pays. Les agences de voyage ont toutes été amenées à suspendre les voyages en Égypte où vivent environ 10 000 Français. Il faut éviter que les Français prennent des risques et prennent part aux manifestations selon le Gouvernement. Voyons à présent ce qu'en pense Madame la Ministre des Affaires Étrangères, Madame Alliot-Marie, quelle est la position du gouvernement français dans ce conflit ? Quelles précisions révèle-t-elle ?
Égypte, les propos de Madame Alliot-Marie
Madame la Ministre des Affaires Étrangères a déclaré elle aussi que la France ne prévoyait pas l'évacuation des Français d'Égypte pour le moment. Les Français peuvent rentrer provisoirement s’ils le veulent. Au sujet d’une intervention de l’armée pour aider les ressortissants français à rentrer, la ministre a répondu par la négative. La Ministre a demandé aux Français résidant en Égypte de respecter le couvre-feu et de ne pas prendre de risques. Madame Alliot-Marie a également appelé les dirigeants égyptiens à protéger la sécurité et la liberté des journalistes ainsi que des manifestants. Quand on lui a demandé quelle était la position du gouvernement au sujet de la politique égyptienne, Madame la Ministre a affirmé que c'est au peuple égyptien de choisir lui-même ses dirigeants et que cela ne doit pas venir de l'extérieur. Elle souhaite également que les auteurs des violences soient traduits en justice. Elle a ajouté qu'il "est urgent que le processus de transition vers un gouvernement à représentation élargie s'enclenche (comme) un processus qui permette à l'Egypte de surmonter ses difficultés". La Ministre a également dit que les Égyptiens devraient avoir la liberté de manifester leurs idées sans en être inquiétés de même que la presse. Le quai d’Orsay a aussi mis en place un dispositif particulier pour les ressortissants français en Égypte. Au peuple égyptien de décider de son avenir, nous l’espérons, sans faire couler beaucoup de sang.
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