Égypte : la démission de Hosni Moubarak : le peuple est en liesse
Le peuple égyptien a gagné : leur Président après 30 ans de régime autoritaire a démissionné vendredi 11 février 2011 et a quitté Le Caire pour sa résidence à Charm el Cheikh, une ville balnéaire au bord de la mer Rouge. Des millions d'Égyptiens ont fêté ce départ dans la nuit de vendredi à samedi. La victoire du peuple a été saluée et fêtée en Algérie, au Yemen, en Jordanie… Les Chefs d’État craignent la contagion des manifestations dans leur pays. La Place Tahrir est un lieu de fête, elle est aussi devenue un lieu de pèlerinage. Aujourd’hui, le calme est revenu en Égypte : l’armée enlève les barricades et les voitures peuvent à nouveau circuler. Les Égyptiens espèrent une vie meilleure et une démocratie. Mais réfléchissons, après la démission de M. Moubarak, qui est au pouvoir dans le pays ? C’est l’armée qui est chargée de contrôler le pays et de provoquer des élections libres et transparentes ; c’est leur promesse. L’armée a fraternisé avec le peuple durant cette révolution et certains Égyptiens se prennent même en photo avec des blindés. Quel est maintenant le rôle d'Omar Souleimane, le vice-président ? Quelle est l'attitude des autres pays ? Est-ce également la victoire du Président Obama qui avait soutenu le peuple égyptien ?
Égypte : le rôle de l’armée
L’armée est là pour protéger du peuple. Mais il y a des divisions au sein de l’armée. De nombreux présidents égyptiens ont été issus de l’armée notamment Hosni Moubarak. Celle-ci gouverne grâce à un conseil militaire appelé le Conseil Suprême des Forces Armées formé par les hauts gradés de l’armée et le chef de l’état-major, le chef du renseignement militaire, les dirigeants de chaque branche de l’armée. M. Moubarak n’a pas confié le pouvoir constitutionnellement à son vice-président Omar Souleimane mais a directement démissionné et a confié les rênes du pays à l'armée. Un spécialiste en droit égyptien affirme que dans ce cas qui n’est jamais arrivé auparavant, le vice-président devrait partir aussi. Est-ce vrai ? Que compte faire le vice-président ? L’armée égyptienne est constituée de 450 000 hommes. C’est une force globalement laïque. Le Conseil Suprême des Forces Armées est dirigé par le ministre de la Défense Mohamed Hussein Tantaoui qui a promis de "réaliser les espoirs de notre grand peuple". Le peuple est effectivement en liesse : des feux d’artifices ont été tirés, la population a dansé, ri, chanté dans l’espoir d’entrer dans une ère nouvelle : c’est le début de la transition démocratique. Le peuple espère être libre et représenté aux élections.
Égypte : les réactions à l’international
Les dirigeants de certains pays comme la France et l’Allemagne ont salué l'action du Président Moubarak pour la paix dans la région et se disent satisfaits par sa démission en déclarant que c’était une décision courageuse de sa part. De nombreux pays occidentaux comptent sur l'armée notamment le Président Obama pour commencer la transition démocratique et espère que le pays ne tombera pas dans les mains des Frères Musulmans qui ont bien participé à la révolution mais qui étaient minoritaires aux élections précédentes. L’Occident souhaite vraiment une démocratie et non une dictature religieuse. L’armée, en grande partie laïque, devrait permettre cette transition démocratique. Le futur Président sera peut-être encore issu de l'armée mais il serait peut-être meilleur que la Présidence tombe aux mains d'un civil qui a vraiment combattu le régime d'Hosni Moubarak car au sein de l'armée égyptienne, il y a encore des partisans de Moubarak tandis que d'autres comme de nombreux soldats de l'armée de terre ont fraternisé avec les manifestants et sont de leur côté. Aux Égyptiens de continuer leur chemin vers la liberté… La première étape est déjà un succès. Tout le monde espère beaucoup de ce pays. Les pays voisins ont fêté leur victoire. L’Algérie veut en faire autant et appelle à la manifestation aujourd'hui. En revanche de nombreux policiers (30 000) sont mobilisés contre ces manifestations en Algérie. Nous verrons prochainement si les peuples soumis par des régimes autoritaires se soulèveront pour revendiquer leur liberté et la démocratie.
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