Le 11e jour de manifestations, dit le "jour du départ"
Les opposants à Moubarak veulent marcher jusqu’au Palais Présidentiel pour exiger la démission du Président. Une marche géante a été organisée après la prière pour souhaiter son départ. Le Président Moubarak, lui, refuse de partir avant la fin de son mandat en septembre sous prétexte d’un chaos possible dans le pays suite à son départ. Hier, des journalistes ont été agressés. Ils ont de plus en plus de mal à faire leur travail ; ce sont les partisans du Président Moubarak qui s'en prennent à eux. En l'occurrence, deux journalistes de TF1 ont été incarcérés ; un reporter de BFM TV s'est vu confisqué son matériel, un envoyé spécial du Figaro a été arrêté par la police à proximité d’Alexandrie, trois journalistes de France 24 ont été arrêtés avec tout leur matériel par les renseignements militaires… Les violences continuent donc entre opposants et pro-Moubarak, cette fois-ci, ce sont même des journalistes étrangers qui les subissent. Une situation inquiétante. Aujourd’hui, c’est le "jour du départ". M. Moubarak partira-t-il ou s’accrochera-t-il encore au pouvoir. Quelle est la position de la Maison Blanche dans ce conflit ? Quelle est la politique du Président Obama ? Que souhaitent les autres pays arabes ? Quels sont les moyens que les diplomates ont mis en place pour la transition démocratique ?
Les souhaits des États-Unis
Ils sont pour la démission du Président Moubarak et pour une transition démocratique le plus rapidement possible. Le Président américain Barack Obama a déclaré que le temps est venu d'entamer "une transition pacifique, ordonnée et profonde grâce à des négociations exhaustives crédibles". Il a aussi ajouté : "Nous avons discuté avec les Égyptiens des divers moyens de faire avancer ce processus, mais toutes ces décisions doivent être prises par le peuple égyptien". M. Obama et ses conseillers ont tout de même évité de se prononcer ouvertement pour la démission du Président égyptien. Ils ont affirmé qu’ils voulaient une transition démocratique en bon ordre. Suivant la proposition des diplomates arabes et américains, M Moubarak devrait laisser le pouvoir au vice-président Omar Souleimane avec le soutien de l'armée. Cette solution comprend également la mise en place d’un système se tournant vers des membres de l’opposition et même les Frères musulmans jusqu'ici interdits. Ils veulent une ouverture dans le système électoral pour provoquer des élections libres en septembre. Le gouvernement américain a également ajouté qu’ils souhaitaient la non-violence vis-à-vis des opposants et des journalistes. De même, il veut que les journalistes arrêtés soient libérés de même que les militants des droits de l’homme qui ont été détenus. Que s’est-il passé concrètement entre les hauts responsables des États-Unis et le gouvernement égyptien ?
Les relations diplomatiques entre la Maison Blanche et le gouvernement égyptien
Donc, l’administration Obama discute avec les fonctionnaires égyptiens pour que le Président Moubarak démissionne immédiatement et laisse le pouvoir à un gouvernement de transition présidé par O. Souleimane. De nombreux fonctionnaires disent qu’il n’y a encore aucun indice que soit M. Souleimane soit l’armée abandonne le Président Moubarak. Certains estiment que c’est une interférence des États-Unis dans les affaires égyptiennes. Selon la Constitution égyptienne, c’est le Président du Parlement qui doit succéder au Président. Les militaires se sont engagés à ne pas tirer sur les manifestants : nous verrons bien en ce "jour de départ" s'ils respecteront leur promesse. Les fonctionnaires de la CIA avaient remarqué que la situation en Égypte était instable depuis quelques temps déjà et conclut que le gouvernement au Caire se trouve dans une impasse. Le vice-président des États-Unis, M. Biden a téléphoné hier à Monsieur Souleimane et lui a dit que les négociations devaient commencer dans le but d’une transition démocratique correspondant aux aspirations du peuple égyptien. C’est bien au peuple égyptien de décider de son avenir. L'aide des États-Unis est sans doute la bienvenue pour les opposants au régime de M. Moubarak. Les pays européens, quant à eux, s'engageront peut-être, eux aussi, à soutenir de manière plus marquée la transition pour la démocratie.
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