Le Parlement fermé
Durant plusieurs semaines du mois de décembre 2009, le Premier Ministre du Canada faisait face aux critiques des partis de l'opposition sur au moins un cas avéré de torture d'un prisonnier afghan remis aux autorités afghanes par l'armée canadienne. Or, il semble que le gouvernement Canadien était informé depuis 2006 des mauvais traitements infligés dans les prisons afghanes. Fait inusité, un diplomate canadien, obligé de témoigner devant un comité parlementaire, a confirmé avoir rédigé plusieurs rapports alertant les autorités canadiennes sur la situation des prisonniers.
L'opposition accuse le Premier Ministre conservateur Stephen Harper d'avoir décidé ni plus ni moins de fermer le Parlement jusqu'au 3 mars pour faire taire les critiques sur sa gestion des détenus afghans. Les parlementaires étaient censés reprendre leurs activités ce 25 janvier.
Les explications du gouvernement pour justifier cette décision ont varié durant les semaines mais la raison principale avancée fut l'économie : le gouvernement avait besoin de temps pour bâtir son budget et ne voulait pas s'embarrasser des travaux parlementaires !
Le journal The Economist, très critique, ridiculisa la position officielle en affirmant que le gouvernement conservateur ne pouvait apparemment pas "marcher et mâcher de la gomme en même temps". Des ministres ont aussi expliqué - sans rire - que les bourses appréciaient que le Parlement soit prorogé...
Ce n'est pas la première fois que le Premier Ministre utilise ce stratagème pour sauver son gouvernement. Exactement un an auparavant, soit en décembre 2008, il prorogeait le Parlement pour éviter un vote de non confiance par les trois partis d'opposition, alors formés en coalition, qui l'auraient inévitablement renversé.
L'opposition accuse le Premier Ministre conservateur Stephen Harper d'avoir décidé ni plus ni moins de fermer le Parlement jusqu'au 3 mars pour faire taire les critiques sur sa gestion des détenus afghans. Les parlementaires étaient censés reprendre leurs activités ce 25 janvier.
Les explications du gouvernement pour justifier cette décision ont varié durant les semaines mais la raison principale avancée fut l'économie : le gouvernement avait besoin de temps pour bâtir son budget et ne voulait pas s'embarrasser des travaux parlementaires !
Le journal The Economist, très critique, ridiculisa la position officielle en affirmant que le gouvernement conservateur ne pouvait apparemment pas "marcher et mâcher de la gomme en même temps". Des ministres ont aussi expliqué - sans rire - que les bourses appréciaient que le Parlement soit prorogé...
Ce n'est pas la première fois que le Premier Ministre utilise ce stratagème pour sauver son gouvernement. Exactement un an auparavant, soit en décembre 2008, il prorogeait le Parlement pour éviter un vote de non confiance par les trois partis d'opposition, alors formés en coalition, qui l'auraient inévitablement renversé.
Les Canadiens défendent leur démocratie
Samedi 23 janvier, jour anniversaire pour le chef conservateur qui fêtait ses 4 ans au pouvoir, les Canadiens ont réagi. Un mouvement de grande ampleur, porté par le réseau social Facebook regroupant plus de 210 000 personnes, a débouché par des manifestations dans les grandes capitales du pays pour dénoncer le mépris des institutions démocratiques et l'asservissement du pouvoir législatif au pouvoir exécutif.
C'est visiblement le talon d'Achille de ce Premier Ministre dont il est dit qu'il ne supporte pas la critique et contrôle de manière presque paranoïaque toute communication, interdisant à ses ministres et députés de s'exprimer sans son autorisation et limitant considérablement les marges de manœuvre de ses diplomates.En outre, il a toujours entretenue une méfiance avec les médias.
Ancien chef de l'aile droite du parti conservateur avant sa fusion avec les plus modérés, son absence de politique environnementale, ses accointances avec les compagnies pétrolières, son obsession des questions de loi et d'ordre - bien qu'il tua 37 de ses projets de loi en prorogeant le parlement - et sa vision d'un État minimal donnent à Stephen Harper des relents de Georges W. Bush dont il se sentait d'ailleurs proche.
Les partis d'opposition n'ont pas dis leur dernier mot : promesse est faite que les grands sujets qui ont amené le Premier Ministre a prorogé le parlement reviendront prioritairement sur la table des députés. En outre, un des trois partis propose un projet de loi visant à limiter le pouvoir discrétionnaire de prorogation du chef du gouvernement. Il n'est cependant pas assuré que les deux autres partis d'opposition le suivront dans cette voie.
C'est visiblement le talon d'Achille de ce Premier Ministre dont il est dit qu'il ne supporte pas la critique et contrôle de manière presque paranoïaque toute communication, interdisant à ses ministres et députés de s'exprimer sans son autorisation et limitant considérablement les marges de manœuvre de ses diplomates.En outre, il a toujours entretenue une méfiance avec les médias.
Ancien chef de l'aile droite du parti conservateur avant sa fusion avec les plus modérés, son absence de politique environnementale, ses accointances avec les compagnies pétrolières, son obsession des questions de loi et d'ordre - bien qu'il tua 37 de ses projets de loi en prorogeant le parlement - et sa vision d'un État minimal donnent à Stephen Harper des relents de Georges W. Bush dont il se sentait d'ailleurs proche.
Les partis d'opposition n'ont pas dis leur dernier mot : promesse est faite que les grands sujets qui ont amené le Premier Ministre a prorogé le parlement reviendront prioritairement sur la table des députés. En outre, un des trois partis propose un projet de loi visant à limiter le pouvoir discrétionnaire de prorogation du chef du gouvernement. Il n'est cependant pas assuré que les deux autres partis d'opposition le suivront dans cette voie.
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