Le projet d’exploitation du gaz de schiste et les contestations
Le Ministre de l’Environnement avait pourtant suspendu les travaux mais il y a eu des manifestations tout de même pour protester contre l'exploitation du gaz de schiste à Villeneuve-de-Berg. Leur slogan était « no gazaran » et ils étaient 10 000 manifestants selon la préfecture et 20 000 selon les organisateurs. La foule est venue de toute la France pour s’opposer au projet. Hier, grâce aux députés européens José Bové et Michèle Rivasi, l’association « Sans gaz » a été créée. L’avocate Corinne Lepage a déposé un recours contre le permis exclusif d’exploration du gaz de schiste de Montélimar et a soutenu l’association de José Bové. Mais elle craint le dépassement de délais qui pourrait rendre vain son recours. Les élus ont voulu se fédérer. L'association propose la création de milliers de collectifs sur le territoire. Elle propose également une journée nationale contre le gaz de schiste. Les participants veulent également se rendre sur les différents sites de France pour bloquer les travaux. Le débat a été très constructif à cette première réunion de coordination pour l’abrogation des permis d’exploration des gaz de schiste. Plusieurs élus étaient là, de même que le représentant de Greenpeace et le physicien canadien Normand Moussau qui a cautionné la position des manifestants. Quelle est la technique d'exploration du gaz de schiste et quels sont les dangers pour l'environnement ?
Gaz de schiste : la technique de la fracturation hydraulique et la menace sur les nappes phréatiques
Le gaz de schiste est un gaz naturel et la France en a pas mal en réserve. C’est une réserve d’énergie qui servira à pallier le manque d’hydrocarbures en l’occurrence. Il faut creuser à 3000 mètres par exemple à Villeneuve-de-Berg car ce gaz est disséminé dans des argiles profondes et imperméables. Durant des années, on pensait à cette exploitation mais elle restait trop onéreuse. Face aux diminutions des réserves naturelles, les ingénieurs sont tout de même allés plus loin pour pouvoir exploiter le gaz de schiste. La technique correspondante est la fracturation hydraulique qui consiste à forer verticalement puis pénétrer horizontalement les schistes dans lesquels on envoie la pression de milliers de litres d’eau mélangée à du sable et des adjuvants chimiques pour ouvrir la roche. C’est grâce à cette technique que les États-Unis ont obtenu la première place de la production mondiale en gaz naturel. C’est une technique lourde en conséquence pour l’environnement : une moitié d’eau est récupérée mais l’autre moitié est perdue et cela risque de polluer les nappes phréatiques. C’est pourquoi l’Ardèche qui vit essentiellement de l’agriculture et du tourisme s'oppose à la pollution de ses terres. C'est bien normal. Quelles ont été les réactions de certains élus ?
Les déclarations de José Bové et d’autres personnalités
Pour José Bové, la principale question qui se pose est le « gaspillage énergétique ». Il a même déclaré : "Il est temps de se demander comment on rend l'énergie plus efficace, renouvelable et non destructrice de l'environnement". Jean-Louis Borloo, pourtant bien en faveur des énergies renouvelables, avait signé en mars 2010 trois arrêtés qui autorise la recherche des schistes dans l’Ardèche, la Drôme, les Cévennes… ce qui a mis le feu aux poudres ! Un québécois, membre de la coordination canadienne contre l'exploitation du gaz de schiste, a proposé un jumelage avec la France. De même, l'association « Sans gaz » veut prendre contact avec les réseaux suisses : « ni ici, ni ailleurs » a affirmé le représentant de Greenpeace. Claude Pradal, maire de Villeneuve-de-Berg dénonce "un déni de démocratie" car ni les élus ni la population n’ont été consultés. Il explique qu'il fera tout pour combattre ce projet. Il faut protéger notre planète. Ces manifestations de personnes bien-pensantes qui se font dans le calme, prouvent que la population est bien consciente des risques encourus pour l'environnement et qu'il faut redoubler de vigilance. La population a envoyé un avertissement au gouvernement qui ne doit pas vouloir extraire de l'énergie à tout prix pour faire de l'argent mais penser à la préservation de notre planète.
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