Courrier de Salah HAMOURI de mai 2009. De Jean-Claude LEFORT

Comme disait le CHE : Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux...



Courrier de Salah HAMOURI de mai 2009. De Jean-Claude LEFORT

Salah Hamouri



Prison de Guilboa                                                                                    Guilboa, le 1er avril 2009
Chers amis,
Je vous écris ce message depuis ma cellule, en mon nom et au nom de mes camarades, combattants de la liberté qui ne renonceront jamais à leurs principes de liberté, de justice et d’humanité.
Nous sommes heureux, malgré les difficultés du monde d’aujourd’hui, de participer de notre prison israélienne à votre congrès qui se tient le 17 mai, une date qui nous rappelle « la catastrophe », l’expulsion du peuple palestinien de sa terre il y a 61 ans.
Malgré toutes les résolutions de l’ONU, l’Etat sioniste continue à perpétrer ses massacres dans l’indifférence et le silence complices de la communauté internationale. Le dernier ayant eu lieu à Gaza cet hiver. Pendant la guerre contre Gaza, les manifestations de solidarité avec la Palestine, en France où ailleurs, nous ont redonné du courage et de l’espoir.
Les événements de ces dernières années, les Accords d’Oslo finalement refusés par la majorité des Palestiniens car ils ne prenaient notamment pas en compte le droit au retour et n’ont pas ouverts de perspective, l’échec du processus de paix, l’expansion de la colonisation ont rendu impossible la réalisation des objectifs légitimes du peuple palestinien.
Devant ces obstacles, nous n’avons pas d’autre choix que celui de la résistance pour obtenir nos droits qui sont : la fin de l’occupation ; l’application du droit international, comme la résolution 194 par exemple qui reconnait le droit au retour des refugiés ; la création d’un Etat palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale ; la libération de tous les prisonniers politiques. Enfin, tout « simplement » le droit de vivre librement et dignement comme les peuples libres du monde.
Nous devons résister pour exister et les Français savent ce que cela veut dire.
L’histoire nous montre que l’occupation d’une terre, d’un peuple peut durer longtemps mais qu’elle n’est jamais éternelle. C’est en relisant l’histoire du monde que nous gardons espoir dans nos cellules, l’occupant ne cassera jamais nos volontés, mes camarades combattants et moi-même avons fait le choix de rester aux côtés de notre peuple.
Comme le disait le Che : « Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux ! »
Avec vous, ensemble en France et en Palestine, nous devons lutter pour les mêmes valeurs. La liberté, l’égalité et la fraternité sont un droit pour tous les peuples du monde.


Je remercie l’AFPS de m’avoir choisi comme invité d’honneur à ce congrès. J’espère que grâce à vous je pourrai y participer une prochaine fois, vous rencontrer et parler au nom de mes camarades.
Avec mes chaleureuses salutations
Salah                                                             









Salah Hamouri : où en sommes-nous ?








Les informations allant vite, il convient de faire le point précis pour que chacune et chacun adapte son action en fonction des réalités.
Aujourd’hui, vendredi 5 juin 2009, nous savons donc que l’audience précipitée à laquelle a été convoqué hier Salah et son avocat (les parents étant interdits de présence) à la prison israélienne de Gilboa, a été finalement annulée sans aucune raison explicite. Sur décision unilatérale du tribunal.






Nous savons aussi que la présence du Consulat français a été refusée dans la salle d’audience, et cela par le Président du tribunal. C’est en contravention grave au droit de tout citoyen étranger de « bénéficier » de la protection et de l’assistance consulaires.
Tout cela montre l’incroyable cynisme et le mépris total du droit des autorités israéliennes. Qui osera encore nous parler d’Etat de droit s’agissant d’Israël qui est une Force occupante jugeant un occupé ?
La prochaine audience a été fixée au 28 juillet.







Il convient donc d’amplifier notre action en ne laissant pas quitte le Président français qui ne peut en aucun cas s’exonérer de ses propres responsabilités. Nous demandons donc une chose claire : Madame Hamouri venant en France pour défendre avec nous la cause de son fils, elle sera le 25 juin à Paris.







Le Président doit la recevoir ce jour-là. Il doit s’engager auprès d’elle à agir pour la libération de Salah. Son homologue israélien, Shimon Peres, disposant, comme lui, du droit de grâce. Cela ne se fera pas sans forte action de tous vers la présidence. On sait que Nicolas Sarkozy se refuse à cette rencontre dans ce cas précis. Il faut donc amplifier et élargir le mouvement en sa direction.
Son attitude créant une discrimination insupportable, le « Comité national de soutien » examine si on ne peut déférer l’attitude du Président devant la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité).
Nous devons aujourd’hui n’avoir qu’un seul objectif vers qui doit se concentrer toutes les actions :
Nicolas Sarkozy !







Vendredi 5 Juin 2009
Jean-Claude LEFORT

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