«TOULOUSE ROUGE ET NOIR»,
Toulouse généreuse,
même dans ses colères
son peuple remuant
à l’esprit échauffé.
Toulouse la rebelle,
qui jamais ne se rends
aux chefs venus d’ailleurs
s’ils portent le malheur.
Toulouse, ville d’Oc,
en tout temps méfiante
des chevaliers du Nord
et des chefs de Paris,
qui donna protection
aux cathares en fuite.
et mit son sort en jeu en jeu,
pour «libertat» défendre.
Toulouse Raymondine
et ses fiers troubadours
qui aiment «belles dames»
parées de leurs atours.
Ils chantent «fin amor».
Toulouse la subtile
avec ses jeux floraux.
Qui su lier l’amour avec le «gai saber.»
Toulouse, fleuve d’or,
pont neuf et pont jumeaux
s’efforçant de dompter la fougueuse cavale
de ce fleuve Garonne, aux colères subites
tourbillonnant ensemble les eaux et les galets,
Inondant la prairie des filtres et les quais de Tounis
Pourtant ta Garonette endiguée et comblée
nous manque désormais.
Toulouse la charmeuse,
des rires de ses filles
dont les longs cheveux noirs
et les regards de feu.
Parfois leurs jupes soulevées
par l’autan malicieux
sont bien plus qu’une invite,
aux tendres jeux d’amour.
Toulouse, ta jeunesse
aux tumultes de feu
qui montre son plaisir »
de quereller le guet
Et narguer le gendarme
d’un rire bon enfant
et de maints canulars
rend la vie légère.
Toulouse, tes cafés
le Bibent, Florida,
ou beaucoup se pavanent,
encor plus qu’ils ne boivent.
Et quand la nuit s’en vient,
ses étudiants fêtards
«Tchatchent» jusqu’au matin.
pour séduire les belles.
Toulouse «rue saint Rome»,
Ou les coquettes chinent,
caressent les étoffes
froufroutent en cabine
se mirent en miroirs
et se ruinent en robes
et en dessous coquins ,
en craquant pour nous plaire.
Toulouse «Bonnefoy»,
et ses bars ouvriers
où l’âpre insolence
et le verbe emporté
font tournoyer l’espoir
de lendemains meilleurs.
Toulouse quand tu dînes,
tu cries et vocifère.
Toulouse «Croix Daurade»,
avec ses maraîchers
cultivant leurs laitues
et des tomates d’or.
Véritable jardin
au pourtour de la ville
son église de brique
et son lycée de flammes .
Toulouse, Résistance
qui sut, insaisissable
faire refuge à Trentin
et du savant Vernant,
faire un chef de guerre
Toulouse du noble esprit
A la pensée ardente
qu’illustra Raymond-Naves .
Toulouse soixante-huit
et sa rage de vivre,
sa jeunesse piaffant
comme le vent d’autan. .
Toulouse la rebelle,
Toulouse étudiante,
et son «quartier saint pierre»
aux chahuts, tard, la nuit.
Toulouse généreuse
Même dans ses colères
son peuple remuant
A l’esprit échauffé.
Toulouse la rebelle,
qui jamais ne se rends
aux chefs venus d’ailleurs
s’ils portent le malheur.
Paul d’ Aubin
Le 21 juin 2010