Primo LEVI
Voi che vivete sicuri
Nelle vostre tiepide case
Voi che trovate tornando a sera
Il cibo caldo e visi amici
Considerate se questo è un uomo
Che lavora nel fango
Che non conosce pace
Che lotta per mezzo pane
Che muore per un sì o per un no
Considerate se questa è una donna,
Senza capelli e senza nome
Senza più forza di ricordare
Vuoti gli occhi e freddo il grembo
Come una rana d’inverno.
Meditate che questo è stato:
Vi comando queste parole.
Scolpitele nel vostro cuore
Stando in casa andando per via,
Coricandovi alzandovi:
Ripetetele ai vostri figli.
O vi si sfaccia la casa,
La malattia vi impedisca,
I vostri nati torcano il viso da voi.
da «Se questo è un uomo», 1947
de Primo LEVI
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Vous qui vivez en sécurité
dans vos douces demeures
Vous qui trouvez en rentrant le soir
le souper chaud et les visages amis
dites moi si c’est un homme
celui qui travaille dans la boue
qui ne connaît pas la paix
qui lutte pour la moitié d’un pain
Qui meurt pour un oui ou pour un non
Dites moi si c’est une femme,
sans cheveux et sans prénom
sans même plus la force de se souvenir
les yeux vides et les seins froids
comme une grenouille d’hiver.
Méditez sur ce qui est advenu
J’exige de vous ces paroles
Sculptez-les dans votre cœur
En rentrant chez vous en allant dans les rues
en courant en vous levant
Répétez-les à vos enfants
Ou sinon que se fracasse votre maison
Que la maladie vous éteigne,
que vos descendants se détournent de vous.
Extrait et traduit par Paul Arrighi , de Prim Levi : «Si c’est un homme», 1947.
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Il giorno del falco
De Pippo Pollina
Lingue: Italiano, Spagnolo- 1998
Una delle più belle e celebrate canzoni di Pippo Pollina, dall'album omonimo.
Una canzone che racconta il giorno del golpe fascista cileno, l'11 settembre 1973, che il cantautore siciliano ha eseguito anche assieme agli Inti-Illimani.
Una canzone che parla di Victor Jara.
(Riccardo Venturi)
E venne il giorno del falco
Una mattina di settembre
Spalancarono il giorno
Ne squartarono il ventre
E venne scivolando a valle
Alle porte di Santiago
Con gli artigli del fuoco
E con gli occhi del drago
E tua moglie implorando
All`ambasciata in preda ai venti:
"Datemi un segno di speranza
In questo nido di serpenti"
E sul far della sera
Spensero i fuochi nello stadio
"Datemi un fiore per non morire"
E una bandiera per morire
E venne il giorno del falco
Sotto l`artiglieria dei traditori al soldo
Di un padrone di polizia
E venne scivolando a valle
Sulle piazze e sulla Moneda
Mentre Victor cantava
Vide il falco sulla preda
"Io non canto per cantar
Non per aver una bella voce"
Gridavi al popolo in catene
Per alleviarne le pene
"Canto per la chitarra che ha ragione e sentimento"
mentre le lame dei coltelli
sibilavano nel vento.
"Yo no canto por cantar
ni por tener buena voz
canto porque la guitarra
tiene sentido y razón."
(inviata da Riccardo Venturi)
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Le jour du faucon
Et puis vint le jour du faucon
par un matin de septembre,
le jour éclatait de feu
à s’en éclater les yeux
Et vinrent, en fondant sur la vallée
aux portes de Santiago,
avec les griffes de feu
et aussi les yeux du dragon
alors que ma femme en implorant
à l’ambassade en proie aux fugitifs
«Donnez-moi un signe d’espoir
dans cette nuit de serpents »
et à la tombée du soir
Ils firent feu dans le stade
«Donnez-moi une fleur pour survivre »
Et un drapeau pour mourir.
Et puis vint le jour du faucon
Sous la mitraille, des traitres à leur solde
d’un chef de la police
par un matin de septembre
sur les places et sur la « Moneda »
pendant que Victor chantait
il vit fondre le faucon sur la proie
«Je ne chante pas pour chanter
ni pour retentir ma voix »
vous criant le peuple dans en chaines
ni pour lui enlever ses plumes
«Je chante pour la guitare qui a raison et passion »
pendant que les lames des couteaux
s’aiguisent dans le vent
«Je ne chante pas pour chanter
ni pour déployer ma voix
je chante parce que la guitare
Souffle passion et raison.»
Traduction par Paul d’Aubin ( Arrighi) – Toulouse le avril 2010.
Une chanson qui raconte le jour du coup d’état fasciste au chili, le 11 septembre 1973, que le chanteur sicilien interprèt2é avec le groupe musical, "Inti-Illimani." Une chanson qui fait référence au chanteur Chilien assassiné, Victor Jara.