Malgré les progrès énoncés de prévention en blessure musculaire dans le milieu du sport, l’incidence et la prévalence des lésions se veulent très éloignées. En effet, les lésions dites intrinsèques représentent toujours un minimum de 30% des lésions sportives. La problématique actuelle réside surtout de la difficulté diagnostique, pourtant profondément ancrée depuis plus de cinquante ans. Là où les terminologies aisément imagées d’Andrivet persistent, (élongation, déchirures, claquage…) les éléments modernes (quoi que datant de plus d’une dizaine d’années) convergent vers la constatation puis la définition d’une autre terminologie. Les lésions musculaires sont ainsi nouvellement décrites comme myo-aponévrotiques, à savoir un décollement de la fibre musculaire sur son support aponévrotique, son tendon, sa cloison centrale ou encore périphérique.
Ces lésions ont été décryptées dans le football. Ainsi, la SOFCOT publie en 2006 le résultat de l’épidémiologie du footballeur français sur 2 saisons à propos de 12 clubs français de L1. 136 lésions sur 214 pour la saison 2004-2005 sont d’ordre musculaire (soit 63 % des pathologies recensées) et 165 lésions sur 257 pour la saison 2005-2006 (soit 64%). Force est de constater que malgré toutes les méthodes de prévention mises en place (iso cinétisme, individualisation de l’entraînement, étirements…), l’épidémiologie reste éloquente.