Bernard Bouisset
Mardi 27 Novembre 2018
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Parmi les nombreuses questions
que soulève la statue de Praxitèle,
quel est le sens de cette épithète
"sauroctone"
accroché au dieu Apollon ?
L'Apollon "tueur de lézard" (sauroctone) est sans doute, après
l'Aphrodite de Cnide, l'une des statues les plus connues de Praxitèle.
Des sources littéraires nombreuses, (Pline, Martial...), des documents
de la numismatique, et un corpus de de vingt répliques romaines
en marbre et en bronze attestent de sa célébrité.
Pourtant la signification, la fonction, la datation soulèvent les
interrogations des archéologues et révèlent leurs divergences.
Pour Pline (Livre XXXIV de son Histoire Naturelle) "Praxitèle a exécuté
en bronze de très nombreux ouvrages, dont un Apollon quem
suaroctonon vocant" c'est à dire "qu'on appelle Sauroctone".
Cet Apollon, une flèche à la main, guette un lézard rampant vers lui.
De même Martial, dans un court poème, décrit un enfant "puer"
à qui il demande d'épargner le lézard qui grimpe vers lui
"il ne désire que périr sous tes doigts".
Les répliques présentent les mêmes
caractéristiques : une figure masculine
debout, nue, jeune et imberbe,
en appui sur la jambe droite,
la jambe gauche repliée, le pied gauche
placé derrière le droit, fortement
hanché, le buste basculant vers
la gauche, le bras gauche en appui
sur l'arbre, le droit replié, prêt à
l'action.
Le corps est jeune, presque féminin.
Coiffure sophistiquée,
des mèches en accroche cœur
sur les tempes retenues par
un bandeau au-dessus des
oreilles. La tête est inclinée en
direction du support, sans
regarder pour autant l'animal.
Malgré ces traits identiques apparaissent des différences
dans les nombreuses copies suscitant de profondes querelles
entre archéologues pour savoir quelle serait la plus ressemblante
à l'original ! Pour Jean Luc Martinez, la copie du Louvre serait
la réplique la plus fiable..."ce qui ne veut aucunement dire dire
qu'elle soit la plus proche de l'original". (Praxitèle, p.205)
Mêmes incertitudes pour ce qui est du contexte et du sens de la création.
Où cette œuvre a-t'elle été créée, pour qui ?
La signification exacte du geste et de l'épithète "sauroctone" reste tout
aussi mystérieuse.
"Cette appellation symboliserait la fonction d'un
dieu purificateur s'attaquant aux calamités naturelles qui détruisent
les récoltes et les champs. Le lézard ne serait pas le banal et
inoffensif lézard qui se dore au soleil, mais le cruel gros lézard vert
dont tous les paysans craignent la morsure" (Rolley Claude,
La sculpture grecque p.248)
Pour d'autres, la flèche que tient Apollon dans sa main droite,
symboliserait les rayons du soleil éveillant la nature, en l'occurrence
le petit lézard.
C. Picard imagine sur un mode mineur le combat entre Apollon
et le serpent Python.
A. Stewart voit une allusion claire à l'érotisme homosexuel.....
Les interprétations sont multiples et laissent toujours en suspens
l'objet qu'il tenait dans sa main droite.... Une flèche comme Pline
le mentionne? Mais comment tuer un si petit animal d'une flèche?
Que fait le bras gauche ? Barrer la route au lézard?
Que tient ce bras gauche ? L'arc ? La flèche ?
En opposition à ces interprétations meurtrières, se situent
"les romantiques" qui depuis J.J. Winckelmann, sont nostalgiques
d'un Apollon dont la main droite n'affecte aucun geste agressif.
Le regard rêveur est loin de la concentration nécessaire pour
attraper l'animal.
Cette nonchalance, pour J.L. Martinez, fait
penser à la même atmosphère que celle dans laquelle évolue
l'Aphrodite de Cnide.
Le nouveau Sauroctone est installé sur le "Supports/Surfaces de Claude Viallat.
La même forme abstraite répétée à l'infini, sorte d'osselet, sert de support
à Apollon.
Âgé aujourd’hui de 82 ans, C. Viallat, connaît depuis de longues années
une profonde reconnaissance qui lui vaut d'être exposé dans de nombreuses
galeries en France et à l'étranger, ainsi que d'être récompensé par
de nombreux prix.
Ce passionné de tauromachie vit dans sa ville de naissance, Nîmes.
Bernard Bouisset
Lundi 26 Novembre 2018
Et après tout, ne peut-on pas imaginer
une Horace féminine qui nous inviterait
aux délices épicuriens du carpe diem....
Tu ne quaesieris, scire nefas, etc.
Toi ne cherche pas à connaître, il est interdit de la savoir etc.
C'est le célèbre appel que le poète Horace lance à la belle Leuconoé,
"cueillir le jour, carpe diem" : savourer le présent qui nous est donné,
puisque le futur est incertain et qu'inéluctablement, un jour,
nous disparaitrons.
Hédonisme raisonné pour des hommes, loin de ceux que l'on a nommés
les pourceaux d’Épicure.
Pour que la leçon soit encore plus séduisante, confions l'invitation
à une sage déesse sensuelle.
"Pendant que nous parlons, le temps jaloux s'enfuit"
Horace, Odes, I, 11
Bernard Bouisset
Mercredi 14 Novembre 2018
Malgré l'hermétisme de sa poésie,
impossible de rester insensible
à la force évocatrice des images,
au souffle, au rythme
de l’œuvre de Saint-John Perse
Témoignage en l'honneur de la Mer, l'amour est intronisé au cœur du poème,
Amers, où la voix de l'Amante répond à celle de l'Amant :
"Amour et mer de même lit, amour et mer au même lit"
III
"Je t'ouvrirai ma nuit de femme, plus claire que ta nuit d'homme.
Licence alors aux jeux du corps ! Offrande, offrande...
La nuit t'ouvre une femme : son corps, ses havres, son rivage;
et sa nuit antérieure où gît toute mémoire.
- Ô femme haute dans sa crue et comme prise dans son cours !
je me lèverai encore en armes dans la nuit de ton corps et ruissellerai
encore de tes années de mer.
Et toi Sibylle ouverte sur son roc comme la fille d'Erythrée,
tu fréquenteras encore le vrai du songe : cette autre mer
plus vaste et proche, que nul n'enseigne ni ne nomme.
Tu es l'offrande de haute mer aux morts
qui bercent les vivants.
- A ton côté rangée, comme la rame à fond de barque;
à ton côté roulée, comme la voile à la vergue,
au bas du mât liée...
Et la mer elle-même, notre songe, comme une seule et vaste ombelle...
La mer égale m'environne et m'ouvre la cime de ses palmes.
Et ma lèvre est salée du sel de ta naissance,
et ton corps est salé du sel de ma naissance...
Tu es là, mon amour, et je n'ai lieu qu'en toi.
Vivre n'aurait-il sa fin?
Que nul ne meure qu'il n'ait aimé !
C'est plus un idéal qu'un être réel que propose
Fréderick Ruckstull.
Une silhouette voluptueuse aux courbes pleines,
respirant le souffle de la vague.
Bernard Bouisset
Dimanche 11 Novembre 2018
Gorgô, fille de Cléomène Ier
épouse Léonidas Ier
demi-frère de son père
Cléomène Ier règne une trentaine d'années à Sparte
jusqu'à sa mort en 488.
Il apportera son aide à Clisthène de la famille des Alcméonides
pour renverser le tyran Hippias.
Et se retournera ensuite contre le même Clisthène après avoir appris
que, pour obtenir son aide, le descendant des Alcméonides
avait corrompu l'oracle de Delphes.
Il engage Sparte à enrayer les offensives Perses, puis il est contraint
à l'exil pour avoir lui aussi corrompu l'oracle de Delphes.
"Cléomène, dit-on, n'était pas sain d'esprit, il avait une pointe de
folie" (Hérodote, Histoires, V, 42, Terpsichore)
Fou ou visionnaire ? A la différence de ses compatriotes qui
ne voyaient pas plus loin que les limites du Péloponnèse,
Cléomène était intéressé par les territoires situés hors des
frontières du Péloponnèse.
Revenu à Sparte, considéré comme fou, il est emprisonné.
Il se serait suicidé, mais cette fin est contestée.
Cléomène eut comme fille la plus connue des femmes spartiates,
Gorgô, qui tint un rôle politique actif et épousa Léonidas Ier,
héros des Thermopyles... et demi frère de Cléomène !
Sous les traits du glorieux Marcellus,
Cléomène Ier, précurseur de la Bataille des Thermopyles !
Bernard Bouisset
Jeudi 8 Novembre 2018
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