Revue systématique. Les revues systématiques ne sont pas notées.
CONTEXTE
La neuropathie ulnaire du coude est la seconde neuropathie piège la plus commune après le syndrome du canal carpien. Le traitement peut être conservateur ou chirurgical mais la prise en charge optimale reste controversée.
OBJECTIFS
Les objectifs de cette revue systématique étaient de déterminer l’efficacité et la sûreté des traitements conservateurs et chirurgicaux pour la neuropathie ulnaire du coude.
STRATÉGIE DE RECHERCHE
Nous avons cherché parmi le Registre Spécialisé du Groupe Cochrane des Maladies Neuromusculaires (16 février 2010), le Registre Central Cochrane des Essais Contrôlés (The Cochrane Library 2010, Issue 1), MEDLINE (janvier 1966 à février 2010), EMBASE (janvier 1980 à février 2010), AMED (janvier 1985 à février 2010), CINAHL Plus (janvier 1937 à février 2010), LILACS (janvier 1982 à février 2010), PEDro (janvier 1980 à février 2010), et les articles cités dans les revues pertinentes.
CRITERES DE SÉLECTION
La revue inclut seulement les essais contrôlés randomisés.
COLLECTE DES DONNÉES ET ANALYSE
Deux auteurs ont indépendamment passé en revue les titres et résumés des références sélectionnés à partir des recherches et ont sélectionné toutes les études pertinentes potentielles. Les auteurs ont extrait les données des études incluses et ont évalué la qualité des études indépendamment. Ils ont contacté les responsables des études pour les informations manquantes.
RÉSULTATS
1461 articles ont été répertoriés et 6 essais contrôlés randomisés de qualité de preuve modérée ont été sélectionnés.
La génération de la série n’était pas adéquate dans 1 étude et non décrite dans 2 études. Nous avons effectué 2 méta-analyses pour évaluer les résultats cliniques et neurophysiologiques d’une décompression simple versus décompression avec transposition sous-musculaire ou sous-cutanée.
Nous n’avons trouvé aucune différence entre la décompression simple et la transposition du nerf ulnaire pour à la fois l’amélioration clinique (risque ratio (RR) 0,93, 95% IC 0,80 à 1,08) et l’amélioration neurophysiologique (RR 1,47, 95% IC -0,94 à 3,87).
La transposition a montré un nombre plus élevé d’infections de la plaie (RR 3,10, 95% IC 1,18 à 8,15).
Dans une étude, les auteurs ont comparé l’épicondylectomie médiale avec la transposition antérieure et n’ont trouvé aucune différence dans les résultats cliniques et neurophysiologiques.
Une étude évaluait le traitement conservateur dans les neuropathies ulnaires du coude cliniquement légères ou modérées. Les auteurs ont trouvé que l’information sur le fait d’éviter certains mouvements ou positions prolongés était efficace pour l’amélioration de l’inconfort subjectif. Le port d’une attelle de nuit et les exercices de glissement du nerf ajoutés à l’information ne donnaient pas plus d’amélioration.
CONCLUSIONS DES AUTEURS
Les preuves disponibles ne sont pas suffisantes pour identifier le meilleur traitement pour la neuropathie ulnaire du coude idiopathique sur les bases cliniques, neurophysiologiques et les caractéristiques d’imagerie. Nous ne savons pas quand traiter un patient de façon conservative ou chirurgicale. Cependant, les résultats de notre méta-analyse suggèrent que la décompression simple et la décompression avec transposition ont une efficacité équivalente dans la neuropathie ulnaire du coude, même quand le nerf est sévèrement traumatisé. Dans les cas légers, les preuves provenant d’une petite étude randomisée contrôlée sur le traitement conservateur montrent que le fait d’informer sur les mouvements ou positions à éviter peut réduire l’inconfort subjectif.
Lien vers PEDro