M-FRANCE *****


En ouvrant votre imaginaire en toute liberté, comme le fait un acteur, vous pouvez changer de vie, de sexe, d’époque, de lieu, de caractère et oser ce que jamais vous n’oseriez dans le monde réel.
Vous êtes et vous faites…
Vous êtes et il vous arrive…
Vous fûtes et êtes devenu(e)…
Bref, imaginez…



Le sourire

Vraiment, je peux ouvrir mon imaginaire et délirer ? Pourquoi pas ! Lorsque la morosité ambiante devient trop pesante j’imagine être entourée de sourires et je suis l’un d’eux.
Après avoir poussé ses premiers cris, bébé sourit, n’est-ce pas merveilleux ! Je suis ce sourire innocent qui attendrit l’entourage. « Bébé sourit aux anges » dit-on, mais bientôt ce sourire sera conscient et offert à quelqu’un ou à quelque chose.
C’est si beau, si chaud un vrai sourire. S’il est sincère, celui qui le reçoit ne peut qui répondre quel que soit son état d’esprit. En réunion avec mes frères nous mettons au point un plan d’attaque ; nous repérons les situations désespérées et comme un essaim d’abeilles nous faisons corps et volons au secours de ses malheureux. Pour un instant nous illuminons leur horizon. Ce pauvre homme, là, ne comprend pas pourquoi je suis là ; il s’interroge, regarde autour de lui. Ce sourire est-il vraiment pour lui ? Je m’attarde un peu pour le convaincre et je vois ses lèvres s’entrouvrir, ses yeux s’éclairer et un vrai sourire détendre ses traits. Il redresse les épaules et repart d’un pas plus assuré. Puisse ce sourire lui redonner confiance !
Il me reste d’autres lieux à visiter. Si je rentrais dans ce super marché ? je pense y être utile. Effectivement, à la caisse l’ambiance n’est pas folichonne ; la caissière l’air austère enregistre mécaniquement les codes-barre, pas un regard pour la clientèle. La queue est importante. Quelle animosité ! C’est à qui passera avant l’autre. Je hèle mes frères qui vagabondaient dans le coin : « à l’assaut les amis, bombardez et chassez cette humeur maussade ». Miracle ! la température du magasin, elle-même, semble se réchauffer, et les visages rayonnent ; les clients ne se voient plus en ennemis. Ils prennent le temps de se parler, d’échanger des sourires. La caissière se montre enjouée et plaisante avec les consommateurs.
Quel plaisir d’apporter un bonheur, même fugace, à ceux qui en ont besoin ! Mais il y a toujours un fâcheux quelque part, en voilà un pour me rappeler qu’un sourire peut s’éteindre et me ramener au réel.
Malgré tout, saurai-je me souvenir qu’un sourire ne coûte rien et produit beaucoup, qu’il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne, et, que s’il ne dure qu’un instant, son souvenir est éternel.


Marie France le 28 janvier 2008.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 15/02/2008 à 08:17