FRANCOISE C.*

écrire un texte en insérant les mots suivants : au printemps, train, telecom,maria




Cavalier à la vie, à la mort

Il actionne la télécommande avec une telle violence que les images se brouillent, la neige apparaît sur l'écran. Maria surgit derrière lui: « pourtant, c'est le début du printemps; 21 mars 1957, 21 mars 1967, dix ans, déjà... »
« Souviens-toi, nous étions au bal à Buffalo City. les jeunes filles attendaient sagement assises sur des bancs. Les mères quelques rangs derrière pinçaient les lèvres, dévisageaient leur progéniture et lançaient un oeil mauvais aux mères à l'entour. Plus d'amie, liens de parenté distendus, le bal de printemps est chose trop sérieuse et chacune sait bien quel galant agréerait le mieux, le même pour toutes...
-Tais-toi!
Toi, tu arriva de ce coin là-bas, derrière les montagnes où, certes, l'herbe est verte et drue pour les bisons; mais les gaillards sont rudes, y aiment leur vie d'homme. Ils se soucient des femmes à l'heure de la soupe et le soir, pour délasser leur fatigue d'un coup de reins à la satisfaction égoïste. c'est du moins ce qu'on raconte.
Tu te dirigea vers moi, plus rapide et assuré que tous les autres et tu me conduisis au milieu de la piste. Déjà, je ne voyais que tes yeux clairs, je sentais ton bras assuré, je pouvais m'y appuyer sûre de trouver le soutient infrangible que j'attendais. Je ne fus pas surprise que nos pas s'accordent à merveille.
-Te tairas-tu?
Tu ne dis rien pendant longtemps, mais comment t'y es-tu pris, je ne dansais qu'avec toi, d'ailleurs je ne voyais que toi...
A la fin du bal, tu disparus laissant un froid intense enserrer mes épaules et mes cuisses. Ma mère commentait la soirée d'un air mécontent. Tu apparus au galop sur ton cheval bai, ralentis à peine pour m'enlever, me caler entre ta poitrine et la crinière du cheval et t'enfuis hors de la ville.
la locomotive siffla longuement mais tu fonças devant le train, coupant court à toute poursuite. Quels jours merveilleux loin de tout, loin de tous!
-Assez, sornettes que tout cela!
Mais la vie dans un lieu clos, loin de toutes relations sociales ne peut durer. Mes parents durent accepter un mariage qui ne lavait pas leur affront. un enfant, du travail plus rare, l'alcool ne compensaient ni les moments de plaisir où la tendresse avait encore son compte, ni les soirées où tu jouais de l'harmonica pour Julia et moi.
-Assez te dis-je, te tairas-tu?
Il sortit et sauta à cheval. La locomotive siffla longuement, couvrant le hennissement impuissant du cheval qui roula sous les roues avec son cavalier.

Françoise C , octobre 2007


Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 17/10/2007 à 12:26