PASCALE *****

16/06/2006

1/ écrire un email à son ange gardien en lui posant des questions. Par exemple : je me mets à l’informatique ou toute autre idée qui plaisait.
2/ relire le texte comme s’il appartenait à une autre personne et y répondre.

Comme d’ordinaire tout était permis du moment que plaisir et sincérité allaient de paire (et encore, on pouvait inventer aussi)




Date : 29/05/06
De :Pascalemartin2
A : monseigneur@celest.com
Objet : demande de renseignements. Prise de contact.

Voilà ce qui me pousse aujourd'hui à m'adresser à vous. J'avoue sans trop de honte qu'il m’est beaucoup plus facile d'écrire que de dire. Alors je profite de ce que le cyber-monde offre de magique pour vous demander de bien vouloir éclairer ma lanterne. Moins magique, elle, que celle d'Aladdin. Car si vous êtes réel, bien que le mot « réalité » ne signifie pas grand-chose au regard des pensées bien abstraites qui sont les miennes, donc, si vous existez, vous pourrez probablement m'aider une fois encore. En effet, je ne doute pas avoir été maintes fois protégée par des forces mystérieuses dont la compréhension échappe à tous.
Je ne cherche d'ailleurs pas à savoir : « douter est si bon » parfois. Mais j'ai échappé à de nombreuses reprises à des petits ou plus gros malheurs. À l'instant où je reculais en voiture, par je ne sais quel miracle, mon cerveau reptilien me mettait en garde : je stoppais, descendais et trouvais derrière mon coffre un enfant d'à peine dix-huit mois à cheval sur un petit train en plastique, ayant échappé à la vigilance de ses parents. Qui eux, n’échappèrent pas à ma colère car ce qui ne s’est pas produit, je ne l'aurais pas supporté ! C'était grâce à vous, j'en suis certaine. Ou son ange à lui avait pu me mettre en alerte, je ne sais pas mais…
Parfois ce n'était que l'évitement d'un trou dans la chaussée, une erreur conséquente constatée dans un rendu de monnaie, un mot maladroit que je ne prononçais pas même si, parfois, j'en eus et qu’alors, je me demandais si vous vous étiez endormi ! Vous, ma conscience, le tréfonds de mon âme, résultat d'une accumulation de savoir ancestraux peut-être gravés dans le cerveau humain dès sa naissance. D'où ses rêves étranges, douloureux ou joyeux mais souvent libérateurs car soupapes de nos trop-pleins de peurs ou d’excitation. Bref, à vous qui êtes peut-être mon MOI profond, je présente quelques doléances. N’en prenez pas ombrage : je ne juge pas mais j’essaie d'avancer en comprenant mieux le monde et ses travers … alors dites-moi :

n pourquoi tant de gens sont malheureux sur terre ?
n pourquoi fait-il si froid puis chaud alors qu'il semble que le monde alentour resté lui, de glace devant tant de désolation. Oh, il y a bien ça et là quelques lueurs de révolte, solidarité ou soutien actif mais la balance entre le plus et le moins semble si peu équilibrée.
n pourquoi la guerre, pourquoi la haine, pourquoi la mort au nom des religions, pourquoi les enfants, pourquoi la famine, pourquoi la maladie, pourquoi, pourquoi, pourquoi… ?

Je sais bien que vous n'êtes pas Dieu. Vous ne pouvez pas vous occuper de tout un monde à la fois. Mais alors, quel est votre vrai rôle ? Par rapport au monde ? Par rapport à moi ? Parce que, vous savez, si vous ne me faites pas un vrai signe, si vous ne m'expliquez pas tout, comment moi, pourrais-je vous entendre, comprendre et agir au mieux ? Avec vous ! Plutôt que seule avec mes espoirs fous.

Réponse de l’ange gardien :


tout d'abord, merci pour ton courrier qui m'a beaucoup touchée. (bien qu’asexué, cet ange, c’est forcèment un MOI féminin !) Je me permets de te tutoyer puisque je te suis dévouée depuis ta naissance et que mon affection envers toi n’est pas feinte.
Tu as raison de t'interroger. Mais aussi, tu ne peux pas espérer changer le monde, changer les autres, contre leur gré ! Le monde est ce qu'il est depuis la nuit des temps. Politiques et Religions étroitement mêlées favorisèrent tant de massacres que tu es en droit de demander : pourquoi ? Mais tout ne s’explique pas aussi facilement que le pense l’enfant crédule. Personne ne mérite le malheur sur terre mais ceux qui l’organise, bien loin, eux, de toute meurtrissure, paieront un jour ou l’autre ces exactions, ces manquements à la règle. (t’as qu’à croire !!)
Mais sache que ta règle, tes valeurs, ta morale ne sont pas celles de tout un monde.
Chacun de nous transporte les siennes et s'en accommode comme il peut. Si la planète est en danger, elle l’est de par l'utilisation qu’en font les hommes dans leur ensemble. Des minorités font ce qu'elles peuvent pour alerter mais broyées par un quotidien parfois difficile, (regarde les actualités et tu verras), la majorité semble de glace. Elle ne l’est pas, sais-tu ? Elle n'a simplement pas le temps d'y songer, craignant d'ajouter à ses peurs légitimes...
L'avenir est moins sombre que tu ne l'imagines : pour le monde. Pour toi. Car l'avenir sera aussi en partie ce que tu en feras de beau. Si tu pleures sans cesse, la pluie inondera ton coeur et les côteaux alentour mais si tu souris à la Vie, le soleil réchauffera tes veines et tu verras alors ton monde sous un œil nouveau : brillant, clair, horizon dégagé et les quelques nuages qui te surprendront encore seront source de joie car annonciateurs de pluie nécessaire : car enfin, si tout était beau, propre, semblable, parfait, comme tu t'y ennuierais !
Je te fais signe bientôt. D'ici là, maintient le cap que tu as pris : tu es probablement dans le vrai… en accord avec toi-même.

Pascale : écriture d’un premier jet .






Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 16/06/2006 à 00:08