LUCIENNE


C’est l’hiver : imaginez que vous êtes un animal domestique ou sauvage, une fleur, un arbre…



C’est l’hiver comment vais-je faire aujourd’hui, je peux à peine poser mes pattes sur le sol gelé, l’herbe est glacée, l’eau aussi. Voler m’est difficile c’est brasser l’air froid avec mes petites ailes. Allez du courage, je m’ébroue un peu sur le bord du nid. Heureusement que j’ai trouvé cette grange ouverte pour m’y réfugier. Dans le sapin à côté les corbeaux font un bruit infernal, se disputent ils leurs trouvailles ou une place sur la branche ? Non, en fait je vois une pie qui se dirige vers l’autre sapin, elle a dû vouloir se poser un instant et s’est faite chasser à corps et à cris. Je n’ai pas intérêt à m’approcher à mon tour ! Voyons ce que je vais trouver ? Peut être que les volets de chez ma copine seront ouverts ! J’ai repéré cette maison durant les beaux jours, très accueillante, personne ne me chassait, je surveillais les enfants perché sur le fil à linge lorsqu’ils jouaient sur la pelouse.Un jour je suis rentré visiter mais là ils poussé des cris et leurs bras bougeaient dans tous les sens, alors je suis sorti et tout est redevenu calme. Dans ma petite tête je me rappelle qu’ils ont chassé un chat qui rôdait dans les parages en frappant dans les mains, moi craintif je m’étais réfugié sur le bord du toit , mais ça ne m’étais pas adressé.
Maintenant il n’y a plus de bruit à l’extérieur, la porte est fermée, la cheminée fume. Ah les volets sont ouverts ! Je descends sur les graviers de la cour. Pas de soucis, à part le bruit incessant des hôtes du sapin, mais ils ne s’intéressent pas à moi, heureusement. Rien dans les parages ! Je sautille vers la terrasse ou je vois quelque chose de très intéressant pour moi sur un papier journal : des miettes de pain, une petite boule de graisse dans une coupelle et de l’eau propre pas gelée. Je peux prendre des forces sans problème.
La maitresse de maison a pensé à moi, elle a fini sûrement fini de manger. D’un coup d’ailes je vais rôder sur le bord de la fenêtre, elle appréciera que je la remercie si elle me voit.
Pas de souci à me faire j’ai repéré la bonne maison et tout compte fait je n’ai pas si froid que ça pour l’instant !

Lucienne, jeu du 11 décembre 2006.








Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 08/01/2007 à 07:50