CHRISTIANE J.*****

10/02/2007

Jamais : jeune, jonquille, amour, astre, misère, marchand, arnaque, arpège, illusion, illustre, sincère, source.
Jokers : neige, tout, trois.




J’ai le souvenir dans mon enfance d’une fête bucolique qui célébrait l’arrivée du Printemps.

Dans la ville de Gerardmer agrémenté d’un grand lac alimenté par des sources et dénommée « la Perle des Vosges » un corso fleuri se déroule le dernier week-end du mois d’avril.

Petits, grands, jeunes et moins jeunes se réunissent pour confectionner 20 à 30 chars piqués de jonquilles.

Il arrive une année ou l’autre que les organisateurs tremblent en voyant la neige persister et le ciel d’humeur maussade. Le vin chaud parfumé est là pour donner de l’ardeur si une petite froidure se fait sentir.

Environ 350.000 fleurs sont nécessaires pour orner un char et on atteint ainsi le chiffre fabuleux de 6.000.000 de jonquilles utilisées pour le défilé.

Les enfants du canton s’adonnent pendant 3 jours à leur cueillette et ils sont plus de 1.500 qui essaiment sur les coteaux où ces astres d’or éclosent sous le soleil printanier.

La jonquille est une vivace comme chacun sait et jadis elle faisait le désespoir des paysans qui disaient «Misère ! quand on en cueille une, il en repousse 10 » !

La première fête a eu lieu en 1935 et depuis cette date le sincère amour des Géromois pour cette fleur, n’a pas faibli, bien au contraire.

Ces illustres festivités attirent une foule énorme qui vient aussi des départements voisins.

Si jamais quelques marchands sur le bord de la route se risquent à tendre un bouquet, gare aux arnaques, il est inutile de se laisser tenter par des vendeurs à la sauvette.

Mieux vaut se pencher vers les prés généreux, savourer ce bonheur simple offert par une nature spontanée et même si l’hiver paraît s’attarder, ce n’est qu’une illusion : le printemps est là puisque la jonquille est arrivée.

L’emblème de la ville de Gérardmer a inspiré à une dame, Nicole Curtit, un quatrain que je ne puis chanter faute d’en connaître les arpèges :

« Il éclot en nos prés une fleur immortelle
Que le souffle du vent rend fertile
Cette fleur simple, suave et belle
Elle se nomme jonquille »


Christiane J. pour le 5 fevrier 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 10/02/2007 à 20:57