PASCALE *****

12/11/2007

Mots à insérer

ECRIRE : écarquiller, écoute, couleur, cadre, rien, route, indécent, innocent, retour, roulotte, euphorbe, exclusion.
JOKERS : ligne, fin, si.


Il fait doux dans la maison. Les aiguilles de l’horloge battent doucement la cadence. Le temps s’étire sans fin et dans l’âtre les flammes lèchent la première bûche de l’année… Sur un foyer improvisé au moyen de quelques bouts de cagettes habilement agencés, quelques châtaignes vivent, en même temps que le bois, leurs dernières minutes, diffusant tout alentour leur parfum délicieux.

J’écris, les yeux écarquillés afin de lutter contre le sommeil, j’écoute le vent, je perçois même les couleurs de l’automne et le cadre idyllique d’autres lieux plus boisés. Rien ne me détourne de ma route principale : écrire jusqu’à plus envie, éparpillement parfois indécent de morceaux de vie, innocente recherche d’un bonheur illusoire et éphémère, retour à d’autres sources que celles auxquelles plus personne ne croit.
Puis j’emprunte une roulotte imaginaire, imposée par les mots sinon, vous pensez, pour aller d’ici à là, cueillant en chemin quelque euphorbe apprivoisée, exclue pourtant du carré parfait dont elle est issue et venue presque mourir sur le bord d’un talus public.

Les lignes s’allongent, se chevauchent, ne veulent plus rien dire puis reviennent et se battent entre elles jusqu’à ne plus pouvoir se démêler. Sens, contresens, lapsus, incongruités pour soudain rebondir, tracer le mot « fin » et se dire : « et si… »

Avec des « si » on peu imaginer n’importe quoi puisque la donnée première n’existe pas. Tout devient possible et réalité le temps d’un instant : celui de la lecture. Enfin « si » on s’y laisse prendre.

Une main avide s’empare d’un fruit cuit à point et le porte à une bouche goulue : mais ce n’est pas la mienne : rien que des mots grillés sur du papier glacé. Pourtant avec un peu d’imagination, je les sens presque ces châtaignes… Vivement.


Pascale pour le 12 novembre 2007.



Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 12/11/2007 à 18:36