LUCIENNE

Lettre d'un homme à ses nombreuses maîitresses. Il confond tout.


Christiane J. et Lucienne

(Christiane) Mon oiseau des îles,

tu auras compris en lisant cette douce introduction combien notre séjour dans les îles me fait rêver encore et toujours. Tu resteras à jamais mon colibri.
Nous avons dansé toute la biguine toutes la nuit, émoustillés par le ti-punch.
Ta robe à fleurs virevoltait, tes cheveux longs étaient dénoués.
De retour à Paris il pleuvait mais je ne voulais pas croire que la magie s'éteignait, tu n'as pas pleuré en me quittant, j'ai admiré ton cran, j'avais un pincement au coeur en me retournant pour te faire signe au revoir, et si tu ne m'avais déjà oublié, so déjà projetée dans ton univers, tes chères études, tes copains de fac, tu décidais que ses jours de bonheur ne seraient qu'une parenthèse dans ta vie.
Je ne peux pas croire que tu aies tiré un trait sur nos escapades, les châteaux de la Loire, le concert à Pleyel, la promenade en bateau-mouche, l'orage qui nous obligea à nous abriter sous un pont, tu me parlais de tes projets de retourner vivre dans le Sud-Ouest, souviens-toi.
Réponds-moi, dit moi je n'ai pas rêvé, que tout ce que nous avons vécu est ancré dans ta mémoire et que nous pourrons encore partager des jours et des nuits de bonheur…
(réponse de Lucienne)

Robert,

Ta lettre m’inquiète au plus haut point. Que t’arrive-t-il ? Un peu de fatigue, as-tu fait une chute ? Ou perds-tu les pédales ?
Arrête de secouer la tête et de mélanger les souvenirs. Je ne comprends pas tout ce que tu écris mais je vois que tu es un beau parleur ! Il faudrait nous rencontrer pour échanger nos souvenirs en regardant les photos.
Là, tu me trouveras sûrement changée et je pourrais te dire en face : « tu vois bien que ça n'était pas avec moi ! »
Tout n'est pas faux, mais les concerts, tu me disais ne pas aimer cette foule, ces gens trop bien habillés et les châteaux de la Loire, pas d'histoire, de vieilles pierres...
Faut croire que j'ai manqué des choses avec toi.
Je veux mettre tout ça au clair au plus vite avec toi. Si jamais c'est avec une autre...
La suite de notre vie et de nos projets en dépend. Ressaisis toi et fait du rangement dans ta tête. Au sujet de la mémoire, c'est la tienne qui est malade !
A très bientôt, une rencontre avec une suite j'espère...


Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 04/11/2006 à 19:25