PASCALE *****

Je me souviens ....






Je me souviens….


Je me souviens quand j’étais bohémienne et que toute étourdie, je lisais dans mes veines ce que le destin allait bientôt me réserver. De mystère en mystère, peu à peu le voile se levait, je devenais princesse, mère d’un enfant-dieu, perchée sur un jardin de nuages. Ou à bout de prières ou d’espoirs, je laissais place à une réalité beaucoup moins rose.
Je me souviens quand j’espérais encore. Croyant en l’être humain plus encore que moi-même. J’imaginais alors qu’il pouvait progresser, s’améliorer : n’avions-nous pas quasiment découvert le monde, atteint les sommets de la technologie ? Mais non. Rien de cela n’était. La guerre restait la guerre et qu’il s’agisse de politique ou de religion, la différence entre l’homme d’autrefois et celui d’aujourd’hui était si infime qu’elle ne comptait pas. Les moyens avaient changés certes mais pas le résultat…
Je me souviens quand je pensais que jamais je ne pourrais aligner deux phrases cohérentes. Ou que, si par miracle, j’y parvenais, elles ne voudraient rien dire ou si peu. Qu’elles n’intéresseraient en tous cas personne. Et puis j’ai compris que cela n’avait aucune importance. Que le simple plaisir de jouer avec les mots justifiait mon engagement. Que se saisir d’un mot, le caresser, en jouer, le contourner, le déplacer, tout m’était permis et ne regardait que ce mot et moi.

Et a-t-on déjà vu un mot se plaindre de quoi que ce soit ?

Si oui, en tous cas, je ne m’en souviens pas !

Pascale .



Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 12/10/2007 à 20:49