Tous à vos plumes!
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PHOTOS 2006/2007
PASCALE *****
05/06/2007
A partir d’une photo (groupe de personnes) écrire soit un texte à partir de l’image, soit à partir d’une musique (musique celtique : Solitudes)
Il était là, tous rassemblés. Plus de mille. Des centaines en tous cas. Ils étaient là. Tous rassemblés. Et tous venus exprès pour moi ! Les cachottiers ! Il y a une heure à peine j'avais eu mon frère au téléphone et il me disait que le temps chez lui tournait à l'orage. Que le ciel était presque noir et les nuages si menaçants que ses petits-enfants n'osaient même pas regarder par la fenêtre. Alors moi, je lui décrivais avec force détails notre ciel bleu. D'une pureté aussi joyeuse que mon coeur qui pourtant, ce soir, fêterait ses 60 printemps. J'entendais le gazouillis des oiseaux dans les arbres et j’essayais aussi de le lui décrire. La fontaine qui coulait à deux pas de notre maison et qui donnait au paysage un air angélique. Alors que, pendant ce temps, tous ces diablotins étaient en fait bien là, partageant le même ciel que le mien et s’apprêtant à me faire la plus jolie des surprises...
À 19 h j'étais prête. Nous devions tous nous retrouver chez la plus jeune de mes filles. Mais quand je dis tous, je parle des trois plus jeunes de nos enfants. Les autres n'avaient pu se libérer. Ni ceux de notre famille qui habitaient le centre de la France et avaient d'autres chats à fouetter que ma soixantaine naissante. J'étais restée coquette et donc j'avais pris soin de ma tenue : un collier assorti lui donnait la touche finale et l'image que me renvoyait le miroir, bien plus respectueux que ma moitié endormie sur un sofa et ronflant à fendre les murs.
- Bon, ça ira me dis-je, acceptant les outrages irrémédiables du passé avec bonhomie. Il y a pire...
En arrivant chez ma fille, rien ne transpirait de ce qui m'attendait. Évidemment, je me doutais bien que les enfants s'étaient entendus pour m'offrir un cadeau, de quoi marquer le coup, les chiens ne font pas des chats et c’est le coeur léger et serré à la fois que je poussais la porte du patio. Mais deux petits-enfants s’avancèrent vers moi et m'embrassèrent tendrement.
-- ça va mamie ?
-- Mamie c’est ta fête...
-- oh oui disais-je, les épaules un peu voûtées. Mais tenez, prenez ceci, c'est lourd dit-je en posant le grand sac qui contenait quelques bouteilles d'apéritif. En aucun cas je ne voulais que mes enfants ne pâtissent d'une telle réception.
-- oh non, ne me filme pas dit-je à mon fils Philippe qui, armé d’un caméscope, me menaçait en souriant largement.
J’ôtais mon manteau. Je l'accrochais sagement à une patère puis m'avançais un peu plus...
Et là, j'ai bien cru que le ciel me tombait sur la tête ! Ils étaient là. Tous rassemblés. Entassés dans un coin. Frères, soeur, neveux, nièces, enfants, petits-enfants. Comment avaient-ils pu tenir dans un si petit espace ? Par quel miracle aucun d’eux n'avait fait un bruit, prononcé un son ? Même les plus jeunes se tenaient là, devant, les yeux écarquillés, n’y comprenant pas grand-chose sauf une seule consigne : « il fallait se taire ».
J'ai bien failli en perdre mon latin. Tomber en pâmoison même. Je bégayais: ben, ben, ben, ça, ça alors... Je sentais mes yeux se remplir de larmes, trop plein d'émotions, tendresse et surprise mélangées...
Bouche bée. C'est le mot juste. Bée. Béate... À chaque anniversaire les images me reviennent et c'est le coeur plein de nostalgie mais heureux que je reçois les cadeaux des mains de mes derniers petits-enfants.
Pascale le 4 juin 2007.
À 19 h j'étais prête. Nous devions tous nous retrouver chez la plus jeune de mes filles. Mais quand je dis tous, je parle des trois plus jeunes de nos enfants. Les autres n'avaient pu se libérer. Ni ceux de notre famille qui habitaient le centre de la France et avaient d'autres chats à fouetter que ma soixantaine naissante. J'étais restée coquette et donc j'avais pris soin de ma tenue : un collier assorti lui donnait la touche finale et l'image que me renvoyait le miroir, bien plus respectueux que ma moitié endormie sur un sofa et ronflant à fendre les murs.
- Bon, ça ira me dis-je, acceptant les outrages irrémédiables du passé avec bonhomie. Il y a pire...
En arrivant chez ma fille, rien ne transpirait de ce qui m'attendait. Évidemment, je me doutais bien que les enfants s'étaient entendus pour m'offrir un cadeau, de quoi marquer le coup, les chiens ne font pas des chats et c’est le coeur léger et serré à la fois que je poussais la porte du patio. Mais deux petits-enfants s’avancèrent vers moi et m'embrassèrent tendrement.
-- ça va mamie ?
-- Mamie c’est ta fête...
-- oh oui disais-je, les épaules un peu voûtées. Mais tenez, prenez ceci, c'est lourd dit-je en posant le grand sac qui contenait quelques bouteilles d'apéritif. En aucun cas je ne voulais que mes enfants ne pâtissent d'une telle réception.
-- oh non, ne me filme pas dit-je à mon fils Philippe qui, armé d’un caméscope, me menaçait en souriant largement.
J’ôtais mon manteau. Je l'accrochais sagement à une patère puis m'avançais un peu plus...
Et là, j'ai bien cru que le ciel me tombait sur la tête ! Ils étaient là. Tous rassemblés. Entassés dans un coin. Frères, soeur, neveux, nièces, enfants, petits-enfants. Comment avaient-ils pu tenir dans un si petit espace ? Par quel miracle aucun d’eux n'avait fait un bruit, prononcé un son ? Même les plus jeunes se tenaient là, devant, les yeux écarquillés, n’y comprenant pas grand-chose sauf une seule consigne : « il fallait se taire ».
J'ai bien failli en perdre mon latin. Tomber en pâmoison même. Je bégayais: ben, ben, ben, ça, ça alors... Je sentais mes yeux se remplir de larmes, trop plein d'émotions, tendresse et surprise mélangées...
Bouche bée. C'est le mot juste. Bée. Béate... À chaque anniversaire les images me reviennent et c'est le coeur plein de nostalgie mais heureux que je reçois les cadeaux des mains de mes derniers petits-enfants.
Pascale le 4 juin 2007.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 05/06/2007 à 19:17