CHRISTIANE L. *

27/06/2006

Mots à insérer :
MARCHER, malchance, manichéen, alchimie, amertume, rire, relent, carnation, classe, halluciner, humeur, errer, élucider, rêve, résolu.
Jokers : nature, eau, rose.




La traversée des Landes se termine, le corps un peu fatigué par ces journées de marche, mais quelques regrets au cour de ne plus se retrouver.
Après deux ans d'absence sur ces chemin, c'est avec joie que j'ai retrouvé ce rassemblement de marcheurs, toujours aussi nombreux et enthousiastes.
Chaque jour, nous découvrons un lieu différent qui serait sans doute resté inconnu à nos yeux sans cette traversée. A chaque étape, une intervention nous aide à retracer une page d'histoire ou nous apprendre la vie locale.
Ces sorties deviennent en fait une promenade culturelle dans notre département. Pourtant il faut parcourir une quinzaine de kilomètres chaque jour, mais dans cette foule de près de 500 personnes, la distance devient secondaire, les difficultés du terrain s'estompent, la joie et la bonne humeur règnent tout au long du parcours. Le bavardage est de règle et tous les sujets peuvent être abordés : politique, jardinage, profession, retraite, cuisine avec échange de recettes.on dit que les femmes sont bavardes, mais ces messieurs, quand ils abordent leur temps de service militaire, les souvenirs s'égrènent sur plusieurs kilomètres.
Comme les abeilles qui butinent d'une fleur à une autre, nous conversons avec notre voisin de marche qui change au fur et à mesure du chemin. Parfois, ce sont des retrouvailles de jeunesse, amis de classe et là notre mémoire nous étonne par sa vivacité.
Il nous arrive aussi d'être seul dans cette colonne qui s'étire, nous laissons alors notre pensée vagabonder, errer d'un souvenir à l'autre, le corps suit machinalement le rythme et l'esprit se détache, se met à rêver, à élucider des points d'interrogation ; des réponses arrivent naturellement.
Comme l'alchimiste, notre cerveau passe d'un élément à un autre, les faits se transforment et s'inscrivent dans notre mémoire.
Bien sûr, certains évènements qui relèvent parfois de la malchance, ou des problèmes non résolus, resurgissent avec amertume et il se trouve toujours une oreille attentive pour nous libérer des ces préoccupations.
Le pas se fait plus léger, le cour soulagé, il ne sera plus question de réflexion manichéenne. Nous sommes revenus sur le sentier, au contact de la nature, bercés par le bruit de l'eau qui court à côté de nous ; plus loin, un relent de fumier nous rappelle que nous traversons une ferme.
Le dernier jour nous conduit à la plage pour un pique-nique inédit sur le sable. Le soleil voilé laissera sur notre peau une carnation passant du rose au rouge vif comme une dernière empreinte de ce périple à travers nos Landes.
Je n'ai pas halluciné, le voyage est terminé mais il reviendra l'année prochaine.si tout va bien !

Christiane L. pour le 26 juin 2006.






Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 27/06/2006 à 12:48