CHRISTIANE J.*****

28/11/2006

Mots à placer : lunette, loisir, libre, unique, uni, nourriture, nœud, élégant, estimer, turpitude, théâtre, tulipe, tampon, esthétique, envie.
Jokkers :beaux, dans, bleu



Mirage

Par une belle nuit d’été, Stella Copernic, munie de sa lunette d’astronome, gravit la colline qui domine son village du Lubéron, comme elle en a l’habitude depuis sa plus tendre enfance.

Au fil des siècles chaque génération de sa famille poursuit l’étude des astres commencée par son illustre aïeul et c’est avec une insatiable curiosité qu’elle contemple à loisir le firmament, scène de théâtre unique en perpétuel mouvement.

Les galaxies n’ont pas de secret pour elle, elle observe avec délice les comètes, leurs élégantes chevelures lumineuses et bleutées nourries de poussières, les myriades d’étoiles étincelantes ou modestes qui, pour nous profanes, semblent accrochées à la voûte céleste.

En union avec son estimé ancêtre, la gorge nouée par l’émotion, dans la clarté de la nuit elle se délecte du festival de ces astres ivres de liberté, décrivant parfois d’esthétiques spirales serties d’un halo coloré ou laiteux. Fascinée par les constellations, elle s’attarde en particulier sur Cassiopée dont les étoiles forment une corolle de tulipe.

Elle tressaille parfois en surprenant la collision de deux galaxies qui éclatent en gerbes scintillantes ou en suivant la fulgurante trajectoire d’un météore.

Il arrive de temps à autre que Stella s’endorme dans l’herbe douce, la tête remplie de cette féérie.

Ce matin-là, réveillée par une fraîche rosée, elle s’interroge : a-t-elle rêvé ou bien son regard, captif de la sphère céleste, s’est-il porté jusqu’au seuil du paradis ? A-t-elle réellement aperçu St Pierre accueillant les âmes et qui, fort de son pouvoir, soit rejetait impitoyablement les esprits entachés de leurs turpitudes terrestres, soit apposait son tampon, sésame ouvrant sur la lumière éternelle ?

Stella Copernic sourit : peu importe, elle sait qu’elle n’en a pas fini avec les mystères du cosmos.



Christiane J. pour le 27 novembre 2006.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 28/11/2006 à 10:57