PASCALE *****

Pour chaque lettre suivante, , trouvez un objet dont le nom commence par cette lettre.
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2. Relisez la liste. Choisissez un objet qui vous parle, qui fait partie de votre histoire, qui éveille en vous des sentiments: du bonheur, de l'envie, de la répulsion, etc...
3. Imaginez un extraterrestre qui n'a jamais entendu parler de cet objet. Explquez-lui à quoi il sert sur terre, ainsi que la place qu'il occupe dans votre vie et (où) dans votre coeur. Grâce à votre plume, ce sera pour l'extraterrestre comme s'il pouvait voir l'objet, l'entendre, le toucher, le sentir, le respirer...



Aussi ténu soit-il, le fil de soie qui me reliait à cet inconnu jaillissant de nul part, m'apparaissait réel. Je méditais mais ne doutais point qu'il s'agissait d'un extraterrestre. Toutefois, j'imaginais autrefois leur savoir incommensurable. Mais l'écho de ses connaissances avait pénétré mon cerveau bien malgré moi et j'étais presque déçue et navrée de son peu de culture. Et pendant que s'alignaient ses mots à lui, mièvres, idiots, cependant qu'il me "bassinait" avec ses abricots sans pulpe à trois noyaux essentiels, moi je regardais le lilas en fleurs, m'emparais d'une chaise basse et me décidais enfin à lui expliquer le monde.
Étant donné la barrière du langage qui nous séparait plus que le sommet de la montagne la plus inaccessible, je décidais de le lui dessiner. Mais comment dessiner le monde ? Ces milliards d'hommes et de femmes occupés pour certains à le détruire, pour d'autres à le préserver! Les tonnes de déchets pour quelques kilos de friandises tant j'étais convaincue alors que l'équilibre était vraiment imparfait.
Alors je fermais les yeux et laissais aller ma main. Bientôt sur ma feuille blanche apparurent des formes, d'abord abstraites. Puis un gilet par çi. Une robe fleurie par là. Un sourire. Un éclat de rire. Un oeil brillant. Une musique douce qui recouvrait le tout sans que je n'y prenne garde. Un manège fou, plus haut que les autres. La peur au ventre de ceux qui, ravis, luttaient contre leurs angoisses, assurés qu'ils étaient de vite de se retrouver "les deux pieds sur terre". Je dessinais aussi la mère et l'enfant. Celui qui souriait aux anges devant celui qui pleurait encore. Je traçais le rose dans l'infiniment gris. Je peignais le vol de l'oiseau, la beauté des cieux, la magie d'une rencontre. Je n'oublais pas pour autant le grondement du canon qui tonnait au loin. La misère. L'apocalypse de certains humains. Mais devant, tout devant, il y avait une autre scène : crayon en main, terriblement humains mais l'air appliqué et serein, j'ai terminé ma toile en petites notes de couleur gaie : têtes penchées, plumes alertes ou réfléchies, au devant, tout au devant, il y avait... cet atelier !

L'extraterrestre semblait surpris et comme s'il avait pu, en un clin d'oeil, tout comprendre, il me souffla :

-- euh, moi venir bientôt...

Je n'ai jamais su ce qu'il voulait dire : il n'est jamais revenu…

Voulait-il assister à nos rencontres qu'il avait perçues comme du troisième type ? Je ne sais pas. Et peu importe ! Il avait touché le fil de l'essentiel...
Jaillissant de nulle part, ce n'est qu'à la fin du temps réglementaire que je m'apercevais que j'avais inclus trois "non-objet" dans ma liste choisie au hasard! Distraite, emportée par mon élan, j'avais fauté, survolant ma propre consigne. Mais pour la bonne cause. Allons donc, je me pardonne aussi...


Pascale le 19 juin 2006.


Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 27/06/2006 à 12:43