CHRISTIANE J.*****

C’est l’hiver : imaginez que vous êtes un animal domestique ou sauvage, une fleur, un arbre…





Un animal ?, oui je veux bien être une tortue, une humble tortue qui hiberne.
Point à la ligne, ou même point final.

Chic, foin des fêtes enguirlandées, des festins, des pétards, des verres qui trinquent.

Allez, trêve de plaisanterie, encore que …

Une fleur ? Je suis un crocus qui pointe le bout de son nez pour colorer l’hiver, un modeste crocus jaune avec un copain tout aussi modeste, un crocus violet, dans cette grisaille, sous le ciel plombé qui met des idées noires.

Au moins je ne veux pas entendre que l’hiver s’éternise etc… Je me réjouis d’apporter de la couleur, un peu de bonheur, les uns et les autres se penchent sur moi, ravis : « tiens les crocus sortent, c’est bon signe ». Ils y voient déjà un signe annonciateur de la fin des frimas.

« Une hirondelle ne fait pas le printemps » mais un sol tapissé de crocus qui surgissent c’est un petit pied de nez à la froidure, à la nature endormie, aux feuilles mortes qui n’en finissent pas de pourrir sur le sol humide, aux branches des arbres décharnés, aux visages pâlichons.

Oui je me réjouis d’être un aimable crocus, un clin d’œil malicieux qui témoigne que la nature n’est pas morte, je parle de renouveau, d’arc en ciel et bientôt je laisserai la place au muguet, au lilas, aux iris, c’est dans l’ordre des choses.

En attendant je suis fier d’être le premier à vous saluer, à égayer les journées d’hiver, à vous dire « patience, tenez bon, la vie continue, tout simplement ».

Christiane J. jeu du 11 décembre 2006.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 17/12/2006 à 23:21