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Égypte, des journalistes menacés

11e jour de manifestations en Égypte, 2 journalistes arrêtés, la RSF manifeste à Paris


Égypte : le jour du départ, C’est le cri du peuple contre le Président Hosni Moubarak. Les Égyptiens prient son départ et défilent dans les rues. C’est le jour du départ. Fort heureusement, la violence a diminué aujourd’hui suite à deux jours de rudes conflits.


La onzième journée de manifestations en Égypte : des manifestations massives

Les manifestants ont franchi un point de contrôle de l’armée puis six autres barrages civils pour arriver à la place Tahrir où des milliers de manifestants sont restés la nuit dernière malgré le couvre-feu. L’appel de la mobilisation en province a également été entendu : des dizaines de milliers de personnes manifestaient à Alexandrie, 10 000 à Menoufiya, 20 000 à Mahalla, 5000 à Suez, des dizaines de milliers à Mansoura, 5000 à Assiout et des dizaines de milliers à Louxor. Les manifestants attendaient un million de personnes. Le Ministre de la Défense Mohamed Hussein Tantaoui a été inspecté la place Tahrir et a voulu calmer les manifestants en leur confortant : « L’homme a dit qu’il n’allait pas se représenter ». Le Président Moubarak a confié qu’il en avait assez d’être Président mais qu’il ne pouvait pas laisser le pays dans le chaos. Il y a à présent plus de 5 000 blessés et de 300 morts depuis le 28 janvier. Beaucoup craignent une guerre civile. Cependant, aujourd'hui, les partisans du Président Moubarak ne se sont pas beaucoup montrés et les manifestations ont à nouveau ressemblé à une fête. L’armée veillait à la sécurité. Que veulent les manifestants, en l’occurrence les Frères Musulmans ? Quelle est la position de l’Europe ?

Les conditions des Frères Musulmans ; l’appui international

Le guide suprême des Frères Musulmans, qui sont la principale opposition, Mohammed Badie s’est dit prêt à dialoguer avec le vice-président M. Souleimane mais à la condition du départ du Président Moubarak. M. Badie s’est dit pour la période de transition que gouvernera le vice-président. Après les États-Unis qui se sont déclarés pour une transition démocratique, c’est au tour de l’Union Européenne de soutenir cette transition. L’Union fait pression sur le Président égyptien pour qu’il démissionne. De plus, ils ont dit à demi-mot qu’ils reverraient leur aide économique à l’Égypte à la baisse si les violations des libertés civiles continuaient. Le guide suprême de l’Iran, quant à lui, M. Ali Khameini espère un régime islamique en Égypte. L’Iran était en froid avec ce pays à cause de son traité de paix avec Israël. Le Président égyptien a donc très peu de soutien sur la scène internationale. Les deux géants que sont les États-Unis et l’Europe sont largement en faveur de la transition démocratique et pour le départ immédiat de M. Moubarak. Malgré des violences en moins grand nombre aujourd’hui, des journalistes ont été menacés, interpelés et arrêtés. Pour bon nombre d'entre eux, ils ne sont plus en mesure de travailler librement. Voyons la réaction de la RSF.

Deux journalistes détenus : la RSF manifeste à Paris

Des militants de reporters sans frontière ont manifesté aujourd’hui 4 février devant l’ambassade d’Égypte pour protester contre la violence faites aux journalistes dans ce pays. Madame Alliot-Marie, Ministre des Affaires Étrangères a appelé son homologue égyptien pour que les 4 ressortissants français soient localisés et remis immédiatement en liberté. Il s’agissait d’un journaliste du Figaro, deux autres de Magnéto Presse et d'un salarié d’Amnesty International. Depuis le 2 février, les journalistes ont fait l’objet d’une véritable chasse aux sorcières et étaient intimidés, menacés et agressés par les partisans d’Hosni Moubarak. La liste des journalistes violentés ne cesse de s’allonger. La chaîne satellitaire qatarie, Al Jazira, quant à elle, a vu ses bureaux saccagés par des inconnus au Caire. Difficile d’être journaliste et de travailler en Égypte par les temps qui courent. Malgré les soutiens de notre gouvernement et de notre Ministre des Affaires Étrangères, la vie des journalistes est bien menacée. Ce sont eux qui nous donnent des nouvelles du pays sans lesquels le grand public ne saurait ce qui se passe. À eux de se protéger comme ils le peuvent ou de rentrer en France si la situation devenait trop grave dans le but de ne pas finir otages comme nos confrères Stéphane Taponier et Hervé Guesquière dont nous souhaitons toujours la libération.

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Rédigé par Florence GUILLAUME, le Samedi 5 Février 2011 | Lu 1602 fois.
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