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Spécial Congrès Isokinetic Londres 2015



Chirurgie
 
Les évolutions chirurgicales relatives à la reconstruction du LCA sont relativement importantes depuis plusieurs années. La conception d’une chirurgie plus anatomique comme celle du double faisceau, ou la conservation du reste de LCA encore insérée sur l’os pour favoriser la cicatrisation du nouveau greffon, ont pour objectifs d’améliorer le devenir fonctionnel du genou, et de limiter les modifications cinétiques et cinématiques post-opératoire lors de la pratique sportive. A ce jour, les études nous montrent que quelque soit le type de chirurgie, les modifications cinématiques sont encore présentes, en particulier sur le contrôle rotatoire lors de la pratique sportive (course, saut). Malgré tout, laissons le temps aux études de paraître, quelques résultats relatifs à la chirurgie du double faisceau anatomique sont intéressants à 4 ans post-opératoire, mais ne permettent pas à ce jour d’émettre de conclusions sur le bénéfice de cette technique comparativement à l’utilisation d’une technique à un seul faisceau.
Quoiqu’il en soit, nous savons que le contrôle rotatoire est un point clé pour assurer la stabilité du genou chez le joueur de football. Un manque de contrôle rotatoire est un facteur prédisposant à une lésion méniscale ou cartilagineuse secondaire. Nous savons aujourd’hui que le risque de rupture de la greffe à 5 ans est de 5,8% et que la lésion du LCA du côté opposé est de 11,8%. L’intérêt des évolutions chirurgicales et rééducatives est de diminuer le taux de récidives qui demeure encore trop important aux yeux des chirurgiens et spécialistes de la réhabilitation du genou. Pour limiter les ruptures de greffe qui peuvent être la conséquence d’un contrôle rotatoire déficitaire, le Docteur Sonnery-Cottet du centre Santy à Lyon a présenté une étude sur une nouvelle technique chirurgicale , ayant pour objectif  d’associer la reconstruction du LCA à celle du ligament antéro-latéral (le nouveau ligament).
Pour rappel, le ligament antéro-latéral s'insère sur l'épicondyle latéral du fémur, légèrement antérieur à l'insertion du ligament collatéral externe et proximal et postérieur à l'insertion du tendon du muscle poplité. Les fibres proximales postérieures du LAL se mélangent avec celles du ligament collatéral externe. Le trajet du corps du LAL est oblique, en avant et vers le bas. Les chercheurs décrivent également une forte connexion entre le LAL et le tiers moyen du bord latéral du ménisque externe. Puis le LAL se termine sur la partie latérale et proximale du tibia, postérieur au tubercule de Gerdy.
Le LAL est sous tension lorsque le genou est fléchi, et lorsque la jambe est en rotation interne.

En 2014, une étude de Sonnery-Cottet et al. parue dans le journal Arthroscopy Techniques, présente une technique d’identification athroscopique du LAL. L’intérêt étant de proposer une technique reproductible permettant de potentialiser la reconstruction du LAL lors d’une chirurgie réparatrice du LCA. 

Les images et le tableau ci-dessus nous montrent le procédé utilisé. La seule limite décrite par les auteurs revient au fait que seule l’insertion fémorale du LAL est appréhendée. L’insertion tibiale du LAL juste en - dessous du ménisque latéral, rend l’évaluation arthroscopique difficile. Cependant, cette nouvelle approche d’évaluation précise du nouveau ligament permet au chirurgien de préciser son acte chirurgical.

L’étude qui fut présentée par le Dr Sonnery-Cottet lors du congrès, était basée sur 92 reconstructions du LCA combiné avec la reconstruction du LAL entre 2011 et 2012. L’étude à 2 ans post-opératoire montre des résultats fonctionnels objectifs et subjectifs similaires aux autres types de techniques. Au niveau du risque de récidive, l’étude montre un taux de récidive du côté contro-latéral de 7,6%, similaire à ce qui est décrit dans la littérature. Cependant, le taux de rupture de greffe avec cette technique combinée est seulement de 1,1%, ce qui est significativement moins important comparativement aux autres techniques.
L’étude conclut , qu’il faudra bien légitimement continuer à étudier le comportement anatomique et biomécanique de ce type de technique pour vérifier si cette dernière peut permettre d’améliorer le traitement chirurgical des ruptures de LCA, en particulier pour lutter contre le problème persistant des laxités rotatoire et des ruptures de greffe.