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Spécial Congrès Isokinetic Londres 2015: suite



Depuis des années, la place de l’évaluation fonctionnelle et biomécanique du sportif, revêt une importance toute particulière. En effet, les programmes de prévention mis en place auprès des sportifs de haut niveau, notamment en football, se basent sur des critères objectifs d’évaluation, et suivent une démarche  rationnelle de mise en application en réhabilitation.

Dans ce cadre, les interventions lors du congrès Isokinetic à Londres en 2015, ont eu pour objectif principal de poser le cadre de la prise en charge dite « fonctionnelle », de l’évaluation à la réhabilitation.

Comme le dit très justement Melegati lors de son intervention, nous savons aujourd’hui qu’un déficit de contrôle de la hanche et du genou lors d’une réception de saut après chirurgie du LCA, est un facteur prédictif de récidive lorsque l’athlète retourne au sport.
L’altération du contrôle neuro-musculaire lors des mouvements sportifs se répercute sur la mécanique du membre inférieur, et augmente le risque de blessures en football. Nous savons par exemple qu’un déficit de force des muscles abducteurs de hanche entraine une altération de la dynamique du membre inférieur, avec une augmentation du valgus de genou lors de la réception de saut. Melegati expose également lors de son intervention l’importance du contrôle neuro-musculaire du tronc dans la dynamique du membre inférieur, en particulier dans le contrôle du genou lors des mouvements à vitesse rapide en football.
Dans cette optique, nous voyons depuis quelques années et en particulier dans le monde du football, apparaitre des programmes de prévention, ayant pour but de lutter contre les risques de blessures. Mise à part le 11+, développé par la F-MARC (contingent médical de la FIFA), le programme PEP développé par TheSantaMonicaSportsMedicineResearchFoundation, permettrait de lutter efficacement contre le risque de lésion du LCA, mais aussi contre le risque de lésion musculaire 
 

Cependant, les changements de direction répétitifs à haute intensité en football sont pourvoyeurs d’un nombre important de pathologies. Parmi elles, les pathologies intéressant l’aine sont relativement importantes. Pour rappel, ces dernières représentent 4 à 20% des pathologies sportives. Selon l’UEFA, elles représentent 12 à 16% des pathologies chez les footballeurs professionnels.
Lors de son intervention, Franklyn-Miller nous expose son approche biomécanique de la réhabilitation chez des athlètes présentant des AGP (Athletic Groin Pain). Le but de son étude était d’investiguer l’efficacité d’un programme de réhabilitation basé sur des exercices de contrôle neuro-musculaires, chez des athlètes avec AGP.
L’étude portait sur 40 athlètes de haut niveau évoluant dans des sports avec changement de direction (football australien, football, rugby, hockey sur glace). La présence de l’AGP chez les athlètes avait été déterminée par un examen clinique réalisé par un médecin du sport et un IRM.  L’ensemble des 40 athlètes ont subi une analyse vidéo 3D lors de 3 changements de direction à 75°, et un questionnaire HAGOS a été rempli par chacun d’eux pour suivre la progression lors du protocole. Après les tests de départ, un programme de réhabilitation individuel basé sur les déficits identifiés au test vidéo 3D et l’examen physique est proposé au sportif. Le programme comprend un ensemble d’exercices neuro-musculaires de la hanche et de la région lombo-pelvienne. Toutes les 2 semaines, les sportifs sont à nouveau testés pour faire évoluer le programme de réhabilitation, et ainsi complexifier les exercices pour répondre à la demande de l’activité qui demande un nombre important de changements de direction.
Les résultats de l’étude sont très intéressants. En effet, ces derniers montrent une amélioration de tous les paramètres au questionnaire HAGOS tout au long du programme de réhabilitation.