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PASCALE *****
25/10/2006
écrire une lettre à un juge afin de demander une remise de peine (innoncence?)
(en italique la réponse écrite par Chantal)
Mont-de-Marsan le 23 octobre 2006
Mme Sophie Fonfec
A.
Madame le juge du tribunal de Pau.
Madame,
j'ai l'honneur de vous demander de bien vouloir réviser mon dossier et ce, en vue d'alléger, voire, de commuer ma peine en travaux d'intérêts généraux, sursis sans condition ou non-lieu.
Je vous écris sur les conseils de mon avocat, Me Gredin qui est convaincu de mon innocence, comme la plupart des gens qui m’entourent.
En effet, il se trouve que le calice en argent, objet du soi-disant crime de ma part, appartient à ma famille depuis plus de cinq siècles.
Cette famille, protestante de confession, l'avait caché dans une grange qui, au moment des persécutions du XVIe siècle, servait à l'occasion de temple.
Cette grange, isolée dans les collines béarnaises, fut pillée puis brûlée. Les quelques pauvres protestants réunis alors, massacrés sans pitié jusqu'au dernier...
Je n'ai guère de preuve à vous offrir sauf peut-être, ce psautier miniature que mes ancêtres cachaient entre leurs seins afin d'échapper au contrôle des sbires du royaume, qui jamais, à cette époque, n'auraient eu l'audace d’effleurer, ne serait-ce qu'un jupon…
Ce calice, je ne l'ai pas volé. Mais récupéré. De droit ! Car jusqu'à quand les protestants seront-ils poursuivis comme hérétiques ! Je suis étonnée de constater, cinq siècles plus tard, que des relents de haine subsistent encore. Et cette famille qui me poursuit me semble avoir le bras bien long ! Sinon, comment expliquer le verdict et mon incarcération ?
Je suis anéantie, stupéfaite. Et je compte sur votre lucidité pour mettre fin à mon sort injuste.
Sincères salutations.
Madame Fonfec. (par Pascale)
Pau, le 24 octobre 2006.
Madame Balancelle
Juge au tribunal de Pau
A.
Mme Sophie Fonfec.
Madame, je prends acte de votre courrier en date du 23 octobre 2006 me demandant de commuer votre peine en travaux d'intérêts généraux.
Je vous remercie de ce tracé historique qui m'a fort intéressée. L'affaire est effectivement peu ordinaire et je veux bien convenir que ce calice d'argent, arrivé entre vos mains, n'est qu'un juste retour à sa famille originelle. Mais il me semble, chère Madame, qu’il est un détail d’importance que vous semblez oublier : c'est l'utilisation de ce calice qui a amené votre incarcération. Que penserait à la lecture de cette lettre, s’il avait encore tous ses sens, le pauvre homme que vous avez gratifié de plusieurs dizaines de coups de calice ? L'argent est un métal malléable, certes, mais sa boîte crânienne n'y a pas résisté. Et depuis lors, j'ai l'occasion de le voir tourner sous mes fenêtres sur une petite trottinette... Imaginez à quel point je suis tentée de vous accorder quelque indulgence quand je sais que cet homme, votre mari, n'avait d'autre défaut que celui d'être un catholique fervent ! Oui, Madame, la bataille fait encore rage mais votre amnésie ne vous permet plus de parler de ce jour d’hérésie...
(Chantal jeu du 23 octobre 2006.)
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 25/10/2006 à 19:48