RENE

19/06/2006

Mots à insérer:

Traces : tourtière touche robe rutilant avalanche accord caprice caresse élément essor silence soutien
Joker : feu ciel vent







Chère grand-mère

Tu m’avais confié, que de ta vie, tu n’étais pas souvent allée à la montagne. Mais je sais que tu la connais par les récits de grand-père qui y a été berger, aussi grâce à l’intérêt que tu portes aux gens et aux choses et par ton imagination. Puis, de là où tu as toujours vécu, elle fait partie de ton horizon depuis ton enfance, ornée à cette saison d’une robe immaculée, parfois estompée par les caprices du temps.
Tu verras sur la carte postale de la station une vue des pistes. Pour monter, nous prenons des télésièges . Le plus rapide est a six places par siège. Il peut acheminer six mille personnes à l’heure.
Je t’explique comment on l’utilise : il faut franchir un portillon rotatif, comme pour le métro (ça, tu l’as vu) en introduisant le forfait dans le lecteur. Un voyant vert donne l’accord de passage. Ensuite, surf aux pieds, l’on se range côte à côte sur une aire de départ. IL n’y a plus qu’à s’asseoir sur le siège qui s’avance doucement puis qui, pendu à son câble, prend son essor en s’élevant et en accélérant. Un dossier soutien le dos et on rabat une barre de sécurité avec des reposoirs à pieds. Le trajet aérien est rapide. Opération inverse à l’arrivée avec un ralentissement qui permet de se laisser glisser en souplesse près du départ des pistes.
Là, tout près des crêtes, j’aime admirer le paysage, toucher de la main la neige poudreuse qui s’échappe comme une caresse, repérer les traces laissées par les petits animaux, et regarder le sillage floconneux des avions de ligne qui, hauts dans le ciel, n’affectent pas le silence… Au milieu de ces éléments grandioses, l’on se sent tout petit.
Pour la descente des pistes, c’est comme le vélo : quand on sait, cela va tout seul, et pas besoin de pédaler, il faut tourner pour maîtriser la vitesse. Il y a beaucoup de monde et en cas de bobo, les secouristes interviennent avec leur moto-neige rutilante et vrombissante (j’aimerai bien exercer ce métier !). Rassure-toi, il n’y a pas de risque d’avalanche.
Chaque après-midi, avec Lulu et Nico, nous nous octroyons une pose récupération au snack-bar situé à mi-piste. Je crois que toi aussi, tu apprécierais, bien qu’ici l’on ne trouve pas de tourtière.
C’est bien dommage, mais compte sur nous pour se rattraper au retour. A bientôt et gros bisous.

René pour le 19 juin 2006.







Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 19/06/2006 à 23:48