CHRISTIANE L. *

18/06/2007


LUCANE, lupin, liquide, urgent, ubiquité, cœur, clapotis, antenne, artiste, nuage, normal, éclair, espace.
Jokers : pluie, son, bleu.



Il y a dans la forêt des bruits qui ressemble à des paroles, disait Jean GIONO.
Et ce n’est pas le lucane qui viendra perturber ce murmure, trop occupé qu’il est à faire travailler ses mandibules au pied du chêne ce qui le gêne un peu d’ailleurs, il n’aime pas que l’on vienne le déranger et attaquer ses racines.
Il préfère la compagnie des champignons à l’automne. Et s’il laisse tomber ses feuilles et ses glands c’est pour nourrir le sol afin que la végétation soit belle au printemps et non pas pour ces vilains insectes.
Ce sont surtout les fougères qui dominent le sous-bois, elles élancent leur feuillage pour occuper tout l’espace et il est bien difficile de se frayer un passage ; sans fleur cette étendue verte devient un peu monotone, heureusement que le pré à côté accueille toutes les plantes à couleurs vives, où les lupins dominent avec leurs tiges multicolores offrant un arrêt de choix pour les papillons.
Du fond du pré, s’élève le murmure d’une eau qui se fraie un chemin à travers la tourbe pour rejoindre le ruisseau et dans ce liquide boueux les grenouilles se prélassent, coassent et sautent de temps en temps pour surprendre les insectes.
La vie végétale et animale s’harmonise doucement, il n’y a pas d’urgence.
Faute d’avoir le don d’ubiquité, la nature se découvre petit à petit, il suffit de laisser parler son cœur, de mettre tous ses sens en éveil. Les yeux fermés, ils nous guident, suivant les sons qui nous parviennent, nous devinons l’espace qui nous entoure et le clapotis qui devient de plus en plus fort nous alerte à temps pour ne pas mettre les pieds dans l’eau.
Nos oreilles ont des antennes et cela devient un jeu pour attribuer un bruit à un lieu et en deviner la nature.
L’artiste aime l’art, le beau, nous, nous nous contentons de le « sentir » de s’en pénétrer.
Le vent souffle dans les frondaisons et suivant son intensité, il vient simplement rafraîchir l’atmosphère, s’il manifeste sa force et se fait violent, il annonce une tempête, les nuages se bousculeront et amèneront la pluie en bourrasque.
La terre a besoin d’eau, les plantes aussi, rien de plus normal ; c’est seulement l’orage qui peut venir tout perturber et en un éclair, la foudre peut venir casser un arbre qui devra finir à la scierie.
L’espace de quiétude est momentanément rompu, la pluie qui suit apaise, les sons reviendront avec le ciel bleu !


Christiane L. pour le 18 juin 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 18/06/2007 à 21:31