PASCALE *****

18/02/2008


LISTES, libellule, livre, intranquilité, intransigeant, susceptible, silence, téméraire, tardif, escadrille, espoir, sortie, souffle ;
Jokers : vers, déjà, jouer.




Telle une libellule se posant sur un livre, susceptible jusqu’à exiger le silence le plus total, elle papillonne entre les pages, joue à ignorer, puis à savoir, lit entre les lignes, devine, suppute puis s’arrête devant une liste de mots tout simples qu’elle avait pourtant occultés. Dans un souffle elle murmure la suite : « je t’aimais, je t’aime, je t’aimerais, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… »
Une escadrille de souvenirs et de vains espoirs s’abattent sur elle en un clin d’œil rêveur. Puis elle se réveille et revient au mot « folie ». L’intransigeance de la phrase lui saute aux yeux en même temps que les menaces sourdes qu’elle contient.
Elle l’imagine déjà, le regard fou, sortant de son cerveau malade des mots aussi cruels que des coups. Puis, comme cela ne semble pas suffire pour une soumission totale, en tous cas, pas assez visible, user de sa force pour mieux se faire comprendre.
Tardivement repentant, lui amenant le matin son petit déjeuner sur un plateau, avec une petite fleur de Pardon plantée dans un verre à moutarde. Et elle, étonnée de questionner :
- En quel honneur ?
- Tu as été tellement méchante hier…
-
Elle sait déjà qu’elle va lui pardonner. Se retournant vers lui, elle ajoute le cœur en déroute, sans que ni lui ni elle n’évoque les scènes de la veille
- tu jures que tu ne feras jamais plus « ça » ?
- Promis…
Jusqu’à la prochaine danse. Sans doute l’aimait-il à la folie. Ça console un peu. Reste à guérir de l’absence. De là à dire que les victimes aiment leurs bourreaux, bien fait pour elle après tout, il n’y a qu’un pas que certains spectateurs franchissent trop vite. Ils n’ont absolument rien compris au phénomène d’influence, préférant ne parler que du confort matériel auquel elle ne veut pas renoncer. Quitte à morfler « un peu ». Oui, bien fait pour elle car elle le veut bien en fait !
Alors que son âme à elle est enchaînée à l’autre jusqu’à en perdre son identité, jusqu’à boire ses paroles comme s’il s’agissait de paroles d’évangile. Qu’il n’y a, sur terre, que lui et elle. Que ses vérités à lui et sa petitesse à elle…
Un monde clos où, allant d’échec en échec, c’est lui qui le dit mais c’est surement vrai parce qu’il est très intelligent, plus qu’elle, elle le reconnaît volontiers d’ailleurs, ah, tu vois bien, elle a donc bien de la chance en fait : car malgré tout cela il l’aime et il la « garde » !
Elle se secoue. Referme le livre. S’empare d’un recueil de blagues idiotes. Et 2 minutes après, se surprend à sourire aux anges…

Pascale pour le pour le 18 février 2008





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 18/02/2008 à 20:19