PASCALE *****

Voeux à un ogre et réponse...



Cher Babouchka,

Depuis que je vous connais, je n'ai eu qu’à louer votre courage, votre loyauté, votre opiniâtreté. Et au seuil de cette nouvelle année, je vous souhaite de prolonger vos efforts en ce sens. De persévérer dans cette voie. La seule capable de vous absoudre de vos anciens péchés.
Cher Babouchka ! Si vous pouviez mesurer à quel point je vous admire ! Comment vous, gourmand comme vous êtes, avez-vous pu résister pendant les fêtes à de jolies gambettes en résille ? Comment avez-vous pu contenir les pulsions qui furent si longtemps vôtres alors que défilèrent probablement devant vous, tant d’excitantes créatures, lors du traditionnel repas des géants.
Je me souviens encore de vos efforts inouïs, langue de deux mètres pendante vers le sol, le front constellé de gouttes de sueur, lorsque passaient les orphelines de l'école du Goulaff... Je me rappelle de vos mots d’alors : « mais, personne ne se soucie d’elles... Ça ferait des bouches de moins à nourrir... La société s’y retrouverait » et le mal que j’ai eu pour vous convaincre de vous contenter d'un champ entier de maïs non transgénique... Alors ça, un ogre végétarien, on aura tout vu ! clamaient vos congénères... qu’ils se moquent...
Reconnaissez que vous êtes plus heureux depuis que vous vivez aux côtés et au service de celles dont autrefois vous eussiez si volontiers goûté. Et les mécréants, bandits de grands ou de petits chemins n’ont plus qu’à bien se tenir : « un gardien d’école de cette taille, c’est gigantesquement effrayant... »

Les enfants vous adorent... Votre légèreté maladroite vous honore. Et si au début, j’ai pu craindre pour eux la lourdeur de vos membres, de vos mains, plus épaisses que des battoirs, aujourd'hui, associé à la beauté poétique de votre âme, ces mains sont devenues caresses de papillon effleurant l’innocence comme on effleure un pétale de rose.
Je vous admire, cher Babouchka. Mais ai-je besoin de dire aussi combien je vous aime. Mon affection est sincère. Dénuée d’intérêts. Il est vrai que deux mondes nous séparent... Mais imaginez un instant que nous puissions... que nous puissions... Non, je n’ose…
Que l’'énergie de saint Goulaff vous donne la force. Que la foi de saint Goinfre vous anime. Que sainte Gourmandise vous permette de tenir vos résolutions... Et que Dieu vous protège, des excès vous gardant bien. Car vous êtes quelqu’un de BIEN.

Affectueusement

Sainte Nitouchy...


Ma petite Nitouchy

Merci pour tes bons vœux que je crois sincères. Effectivement j’ai fait beaucoup d’efforts pour arriver à être tel que tu me vois aujourd’hui et j’espère. que l’année 2008 me permettra de m’améliorer d’avantage. J’ai encore des pulsions, mais maintenant je sais les contrôler. Rassure toi, je ne vise pas à la sainteté, ogre je suis, homme je reste, d’autant plus qu’il semblerait que tu éprouves quelque sentiment pour moi. Si je ne me trompe pas, peut-être 2008 verra quelque chose se concrétiser entre nous. Je souhaite que les saints que tu évoques nous accompagnent tout au long de l’année.
A ton tour ma petite fille, reçois mes vœux pour 2008, sois comblée dans tes désirs et, si tel est ton souhait, mes grands bras d’ogre te serviront d’abri, ma carcasse immense de muraille, et mon cœur débordant d’amour ne dictera à ma bouche que des mots tendres louant ta pureté et ta beauté.
Jeune et belle Nitouchy, bonne année.
Un ogre qui n’a plus d’appétit que pour toi.



Réponse de Marie France (italique) à Pascale (normal) jeu du 21 janvier 2008.













Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 05/02/2008 à 00:07