CHRISTIANE L. *

Vous ouvrez une boîte et vous y trouvez plusieurs objets, vous en choisissez un et vous l’amenez, considérez cet objet, où vous emporte-t-il ?, lieu, émotion, temps…




Lorsque j’ai ouvert cette vieille boîte rangée dans un coin du grenier, c’est comme si j’avais ouvert la boîte à souvenirs et parmi tous ces objets, c’est cette grande clé qui m’a le plus « parlé » Mais pourquoi l’avoir gardée ?
Lorsque nous avons quitté la maison de notre enfance, nous devions remettre la clé après avoir tout vidé et je la retrouve parmi ces souvenirs. Je crois comprendre que ce départ était un tel déchirement pour moi que j’avais emporté ce précieux sésame avec moi pour me dire que ce n’était pas définitif, que je reviendrai….
Et j’y suis revenue, dans mes rêves, il ne se passait pas une nuit où toutes les scènes que je vivais se situaient là-bas, dans cette maison au fond de la forêt ; les réveils étaient parfois difficiles, il fallait bien me remettre dans le temps présent, me situer dans ma nouvelle demeure que je n’arrivais pas à apprivoiser, à aimer. J’ai même reconstitué mon environnement à l’identique pour être moins dépaysée !
(changement d’objet, passage de celui de ma voisine)
Et c’est ainsi que j’ai mis en évidence un coquillage, pour me rappeler que j’étais près de la mer, oh, bien sûr je n’y allais pas souvent, les moyens de transport étaient difficiles, mais le bruit de cette mer, le soir, m’était familier surtout quand elle « grondait » et annonçait le mauvais temps, simplement parce que le vent venait de l’ouest et nous amenait les nuages et la pluie. Chaque signe avait son importance et guidait notre quotidien. C’était notre météo à nous avec ses imperfections mais aussi sa justesse.
Depuis, la sortie à la plage est devenue une banalité, mais j’apprécie toujours les grandes promenades au bord de l’océan surtout lorsque les vagues sont bien fortes et qu’elles claquent sur le sable.
Et je ne manque pas de ramasser les beaux coquillages, j’en ai toute une collection !


Christiane L. jeu du 19 novembre 2007




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 20/11/2007 à 20:16