PASCALE *****

01/03/2006

écrire en s'inspirant d'un poème (voir textes d'autres participants) sous la forme suivante :

je dis . . .




Je dis terre et je me voilà à bord d’un vaisseau pirate scrutant l’horizon à la recherche d’une île déserte.
Je dis horizon et je me perds dans de merveilleux mirages.
Je dis mirages puis je vois trouble : j’ai chaud, j’ai soif et des dunes de sable s’étendent à perte de vue.
Je dis sable et je me revois enfant : « qui arrivera en bas le premier ? » Et nous roulons, roulons, roulons jusqu’à en avoir le tournis. Je ne gagne pas.
Je dis gagne et me dis et redis, « qui perd gagne, malheureux au jeu, heureux en amour», réalisant toutefois que le monde d’aujourd’hui colle de moins en moins aux proverbes d’antan.
Je dis antan et ma grand-mère me sourit. Nous jouons au rami. Elle triche toujours . . . pour que je gagne ! Je ne suis pas dupe. Mais cela me plait de la voir faire pour moi ce petit sacrifice !
Je dis dupe et quel marché cruel en effet que de devoir renoncer à ses valeurs au profit du pouvoir ou de tout autre forme de fierté illusoire.
Je dis fierté et je me redresse. « Tenez-vous droit » nous répétait ma mère avant que la vie ou le destin, peu importe, s’occupe de nous faire ployer un peu l’échine.
Je dis destin et je m’interroge encore et encore. . . sans pour autant oublier où je suis. Avec qui je suis. Avec vous. A vos côtés.
Je dis vous et je vous regarde :

- Lucienne réfléchit puis se penche à nouveau.

- Marie gomme, gomme, gomme ce qui accompagne délicieusement mes observations.

- Puis Christiane (B.) efface elle aussi d’un geste ferme quelques mots qui la chiffonnent.

C’est comme une musique en stéréo. Marie gomme, Christiane gomme, Marie gomme. .

- Nicole lit et relit et efface aussi parfois : avec douceur, de la pointe de son crayon de bois. Comme un doux effleurage. Le crayon hésite puis se lance.

- Chantal pianote. Son stylo se déplace à toute allure. S’arrête. Respire. Fait le point. Elle fait comme moi : écrit petit, économise la place. . . Elle réfléchit et mot par mot, la feuille blanche ne l’est déjà plus. . .

- René ! Ah, René : il va falloir nous le chouchouter cet unique représentant du sexe opposé. Opposé à rien d’ailleurs: il gratte le papier et semble y prendre beaucoup de plaisir. Seule sa voisine semble rêveuse !

- L’angoisse de la page blanche : nous nous lançons quelque clins d’œil complices. . . Christiane numéro deux (L.). Discrète mais toujours à l’œuvre. Je suis myope mais même de là où je suis je vois que sa feuille n’est pas vierge !

Je vais bientôt dire stop. Difficile lorsque quelques mains s’agitent encore. Mais aussi, il faut être juste et ne pas faire attendre plus que de raison ceux pour qui inspiration et discipline ont trouvé le juste équilibre . . . J’ai dit 30 minutes alors . . . J’y vais : stop .
Ouille ouille ouille : et oui, je sais, je sais mais c’est l’heure de la lecture !

Pascale le 09/01/06




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 01/03/2006 à 00:30