CHRISTIANE J.*****

JE ME SOUVIENS …




Je me souviens du pain jaune fabriqué avec de la farine de maïs.

J’étais en pension à cette époque et nous ne mangions pas de ce pain là. Celui de la pension était à mon avis moins bon que le pain jaune. C’était un pain de couleur bise, la mie était très serrée, il nous était servi en larges tranches et je résumerais en disant qu’il était « étouffe chrétien » (ce qui n’est pas la meilleure des choses lorsqu’on est dans un pensionnat religieux !).

Mais j’en reviens au pain jaune, une élève externe mangeait à la récréation une tartine de ce pain au maïs dont la couleur m’avait intriguée et elle me l’avait fait goûter. Je ne me souviens plus du goût, ni même si je l’avais apprécié.

J’ai gardé un tout autre souvenir de cette petite camarade de classe, toujours « tirée à 4 épingles », en particulier ses chaussures étaient parfaitement cirées quotidiennement. Je lui avais demandé si c’était elle qui les cirait, non c’était sa mère.

J’y pensais le soir, lorsqu’après la récréation qui suivait le dîner nous accomplissions le dernier rituel : sortir de notre casier la boîte à cirages sur laquelle ma mère avait écrit « nécessaire à chaussures ».

J’avais du cœur à l’ouvrage et je n’ai pas le souvenir d’une corvée. Je mettais sans doute inconsciemment un point d’honneur à avoir des chaussures qui brillaient. J’avais ainsi un point commun avec cette camarade que j’admirais beaucoup.

Adulte, j’avoue que je suis pas assidûment fidèle à cette pratique mais il m’arrive de penser en souriant à ce petit détail de mon éducation …

Christiane J. jeu du 12 février 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 01/03/2007 à 20:23