CHRISTIANE J.*****

21/11/2006


Mots à placer : épine, écouter, paradis, pompier, orgie, orange, nuit, norme, gorge, gâteau, élément, étoile.
Jokers : et, rose, air.




EPONGE

Du bon usage de l’huile de coude


J’ouvre les volets, un rayon de soleil se pose sur le carrelage. C’est évident, il a besoin d’être rafraîchi !

A vrai dire, je suis impatiente d’inaugurer un petit appareil - ménager précisément - qui m’est arrivé par la Poste hier.

La démonstration à la télévision m’a convaincue : l’aspect dudit appareil s’apparente à celui d’un palmipède, de son bec sort de la vapeur qui nettoie et dissout comme par enchantement les taches caramel sur la gazinière, la grisaille des carrelages s’évanouit, les salissures fondent comme neige au soleil. Finies les orgies de produits d’entretien liquides ou en poudre !

Nul doute que cet ustensile allège les corvées, il va m’enlever une épine du pied..

Il a une couleur orange sympathique, un réservoir dodu, il est léger, maniable, on le remplit d’eau du robinet, les éléments sont faciles à assembler : buse jet vapeur, raclette à vitres etc.…

Les normes de sécurité sont précises, notamment ne pas laisser l’appareil branché lorsqu’il est vide (eh oui sinon on risque d’être obligé d’appeler les pompiers).

Je le mets en action, tout va bien, un jet de vapeur s’échappe de son long bec, tiens les taches s’étalent en forme d’étoile, bientôt le dessus de la gazinière est inondé, l’intervention énergique de l’éponge s’impose.

Les parois verticales ? la vapeur transformée en eau dégouline, Les petits trous engorgés par la moisissure ? Pas faciles à évacuer, en insistant une maigre coulure apparaît, vite vite, il faut éponger, rincer, essuyer.

Les toiles d’araignée dans l’encoignure des fenêtres ne cèdent pas sous le jet de vapeur trop faible, elles se constellent de gouttelettes – aïe, aïe, aïe, je commence à déchanter, d’autant que, cerise sur le gâteau, il m’a fallu remettre de l’eau dans le réservoir à plusieurs reprises, sans oublier de débrancher pendant l’opération.

J’ai persévéré, visé les plinthes, les joints de carrelage, les robinets, les encadrements de fenêtre, mais en dernier recours c’est la gratounette appelée en renfort qui est gagnante.

Décidément cet appareil n’est pas une baguette magique qui transformera prestement la maison en petit paradis de fraîcheur. Je le surnomme désormais le « canard boiteux ».

N’écoutant que mon bon sens, je reprends serpillière, balais brosse, éponges, chiffons et ces délicieux produits d’entretien de couleurs acidulées qui parfument l’air d’une odeur printanière ou suave et qui aident à voir la vie en rose ! Ce sont eux qui ont le dernier mot, sans omettre les bienfaits de l’huile de coude.



Chris J. pour le 20 novembre 2006









Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 21/11/2006 à 16:38