Prix des matières premières : Les faits
Les prix des matières premières augmentent considérablement : + 68 % pour le blé, + 56% pour le maïs, + 35 % pour le soja. Les prix dans les supermarchés seront à la hausse, inévitablement. Les prix des matières de première nécessité vont tous augmenter c'est-à-dire la baguette de pain, les pâtes, la farine, l'huile, la viande, le sucre, le lait ... Cette situation met en péril la situation de certains agriculteurs, d'entreprises car certains distributeurs refusent d'augmenter les tarifs. Les prix commençaient déjà à monter l'année dernière avec 1,5 % d'augmentation du prix du lait, 3,5 % du poulet... Les hausses sont peut-être plus marquées chez les marques nationales que chez les marques des distributeurs. Le gouvernement, quant à lui, veut réguler les marchés agricoles. Le Président de la République veut convaincre le G20 de ne plus spéculer sur les marchés agricoles. En fait l’instabilité du prix des matières premières peut avoir de sensibles répercussions sur la croissance mondiale qui reprend. On envisage à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) d’instaurer un mécanisme qui empêcherait un État d’interrompre ses exportations. La Russie l’avait fait l’été dernier avec le blé suite à une grave sécheresse c’est pourquoi cette céréale a vu son prix grimper de 70 %. Les ministres de l’agriculture du G20 ont rendez-vous à Paris en juin pour solutionner ce problème. Passons à présent aux répercussions mondiales de la hausse des prix des matières premières.
Les conséquences au niveau mondial : vers des émeutes de la faim dans les pays pauvres ?
Pour le rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation de l’ONU, nous faisons face au début d’une crise alimentaire semblable à celle de 2008. Selon lui, quatre-vingts pays sont en situation de déficit alimentaire. Cette année, il y a eu de graves problèmes au niveau de la production des aliments suite à des incendies en Russie, une canicule en Ukraine, des pluies trop fortes au Canada notamment. Face à cette situation, les vendeurs souhaitent ne pas vendre immédiatement tandis que les acheteurs, eux veulent acheter sur le champ et le plus possible. Ce rapporteur propose aux pays de reconstituer des stocks alimentaires afin de lisser les prix. Cela doit être réalisée avec les organisations paysannes dans le but de protéger producteurs et consommateurs contre la volatilité des prix. Le Ministre français de l’Agriculture, M. Bruno le Maire, veut mettre en place "un encadrement et une limitation de la spéculation" sur les matières premières. Il souhaite aussi une meilleure coordination entre États. Il a également affirmé que pour le moment, les réserves en céréales en France étaient suffisantes et qu'il n'envisageait pas de bloquer les exportations de blé. Une trentaine de pays sont menacés par la crise : le Sahel, le Mozambique, l’Afghanistan, la Mongolie, la Corée du Nord, parmi d’autres. Voyons ce qu’en pense la Banque Centrale Européenne (BCE).
L’analyse de la Banque Centrale Européenne (BCE)
La BCE, elle aussi, s'inquiète de la forte hausse des matières premières qui est facteur d’inflation et se demande si les producteurs réussiront à satisfaire la demande mondiale. Nous avons expliqué le cas de la Russie pour l’augmentation du prix du blé, pour le maïs il s’agit d’une baisse de la production tandis que la demande croissait en Chine. Les prix du soja ont eux, augmenté de 33 % et ceux du sucre de 32 % l’année dernière. C’est énorme. Les prix sont à la hausse dus à la demande devenue forte des produits émergents qui deviennent plus riches et commencent à s'alimenter différemment : ces populations mangent davantage de viande, de produits laitiers et de poissons. Il faut noter également que le sucre et le maïs sont désormais utilisés pour les biocarburants donc ils ne sont plus destinés uniquement à l’alimentation. La réponse des producteurs est lente car les technologies agricoles ont peu évolué en vingt ans. Les prix alimentaires étaient stables et on a moins investi dans la recherche agricole. Celle-ci devrait redémarrer avec les problèmes actuels. Enfin, la BCE estime que la pression inflationniste va rester forte sur le long terme car la demande au niveau mondial est forte et les producteurs auront du mal à y répondre. C'est aux États et aux organisations mondiales de prendre des décisions pour assurer l’alimentation de la population mondiale. C’est un problème de gestion au niveau mondial. Nous attendons les mesures des politiciens pour éviter les émeutes de la faim dans les pays pauvres et nourrir les plus démunis dans notre pays.
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