Bien sûr, Strasbourg est capitale européenne. Bien sûr, Strasbourg concentre les sièges d'institutions communautaires prestigieuses -Conseil de l'Europe, Parlement européen, Cour européenne des droits de l'homme- dans le Quartier des XV... . Bien sûr, Strasbourg a un rôle incontestable à jouer dans la présidence française de l'Union européenne qui a débuté le 1er juillet dernier.
Face à l'absence de manifestations de grande ampleur à Strasbourg à l'occasion de cet évènement, les réactions de certains élus, responsables politiques, associatifs, journalistes ou simples citoyens sont cependant surprenantes et regrettables. Les Alsaciens, et les Strasbourgeois en particulier, côtoient depuis de longues années les institutions européennes, placées stratégiquement au cœur de l'Europe que Schuman, Adenauer, Spaak et d'autres appelaient de leurs vœux. Ils assistent périodiquement avec un étonnement amusé aux va-et-vient des parlementaires européens entre Bruxelles et Strasbourg. Ils peuvent sans aucune difficulté prendre conscience de la réalité européenne inscrite au cœur de la ville à l'occasion des nombreuses opérations portes-ouvertes et autres manifestations organisées tout au long de l'année par les différentes institutions.
Nés ou vivants sur une "terre-frontière", les Alsaciens portent en eux cette notion de "citoyenneté européenne”, multiculturelle, qui se traduit notamment par le bilinguisme ou la capacité à fédérer les inititiatives sur des projets transfrontaliers, à des échelles multiples (associative, économique, politique...).
En quoi alors la tenue d'une réunion officielle à Strasbourg dans le cadre de la présidence française aurait-elle pu contribuer à défendre encore un peu plus l'idéal européen, mis à mal par les tribulations consécutives au "non" irlandais au traité de Lisbonne, sur un territoire qui vit l'Europe au quotidien ?
C'est vrai, aucune manifestation n'est prévue à Strasbourg. La présidence française a au contraire privilégié des villes comme Marseille, Brest ou Paris. En même temps, peut-on légitimement lui reprocher d'amener le message européen dans des régions qui sont géographiquement éloignées de cette réalité communautaire ? Ce choix ne répond pas à une volonté d'enlever à Strasbourg son titre de "capitale européenne", mais simplement à celui de confronter d'autres citoyens français à la réalité politique de l'Union, qui la plupart du temps ne comparent l'UE qu’à l’image d’Epinal qu’elle véhicule : une organisation supranationale, technocratique et virtuelle qui impose son diktat à des Etats membres contraints de l'accepter. Les Alsaciens, eux, n'ont pas besoin d'accueillir une manifestation de la présidence française pour avoir conscience de ce qu'est la démocratie européenne... en tout cas, nous pouvons l'espérer !
Aussi aurait-il été souhaitable qu'intellectuels de tout bord saluent l'initiative de la présidence française d'organiser ces évènements ailleurs sur le territoire aux fins de diffuser cette philosophie du "vouloir vivre ensemble" chère aux pères fondateurs, voire s'y associent. Il n'a pas de réunions ministérielles à Strasbourg ? Peu importe, que diable, mais efforçons-nous d'accompagner cet effort de pédagogie qui participe d'une démarche constructive et participative, plutôt que de nous cantonner dans le rôle d'un "calimero régionaliste" qui pense qu’une réunion de l’UE en terre alsacienne apporterait des solutions à des problèmes locaux qui relèvent de la compétence exclusive de l’Etat… .
Rappelons à toutes fins utiles que Strasbourg-Kehl devrait, selon toute vraisemblance, accueillir le prochain sommet de l'OTAN en décembre 2008... peut-être la plus belle marque de reconnaissance du caractère paneuropéen de Strasbourg ! Arrêtons quelques minutes de nous regarder le nombril : la poursuite de la construction européenne passe aussi par l’abandon de cette stratégie de « pré carré » qui fait bien souvent de l’Alsace, aux yeux des observateurs extérieurs, un bastion du conservatisme dans lequel un certain nombre de personnalités locales semblent se vautrer !
Face à l'absence de manifestations de grande ampleur à Strasbourg à l'occasion de cet évènement, les réactions de certains élus, responsables politiques, associatifs, journalistes ou simples citoyens sont cependant surprenantes et regrettables. Les Alsaciens, et les Strasbourgeois en particulier, côtoient depuis de longues années les institutions européennes, placées stratégiquement au cœur de l'Europe que Schuman, Adenauer, Spaak et d'autres appelaient de leurs vœux. Ils assistent périodiquement avec un étonnement amusé aux va-et-vient des parlementaires européens entre Bruxelles et Strasbourg. Ils peuvent sans aucune difficulté prendre conscience de la réalité européenne inscrite au cœur de la ville à l'occasion des nombreuses opérations portes-ouvertes et autres manifestations organisées tout au long de l'année par les différentes institutions.
Nés ou vivants sur une "terre-frontière", les Alsaciens portent en eux cette notion de "citoyenneté européenne”, multiculturelle, qui se traduit notamment par le bilinguisme ou la capacité à fédérer les inititiatives sur des projets transfrontaliers, à des échelles multiples (associative, économique, politique...).
En quoi alors la tenue d'une réunion officielle à Strasbourg dans le cadre de la présidence française aurait-elle pu contribuer à défendre encore un peu plus l'idéal européen, mis à mal par les tribulations consécutives au "non" irlandais au traité de Lisbonne, sur un territoire qui vit l'Europe au quotidien ?
C'est vrai, aucune manifestation n'est prévue à Strasbourg. La présidence française a au contraire privilégié des villes comme Marseille, Brest ou Paris. En même temps, peut-on légitimement lui reprocher d'amener le message européen dans des régions qui sont géographiquement éloignées de cette réalité communautaire ? Ce choix ne répond pas à une volonté d'enlever à Strasbourg son titre de "capitale européenne", mais simplement à celui de confronter d'autres citoyens français à la réalité politique de l'Union, qui la plupart du temps ne comparent l'UE qu’à l’image d’Epinal qu’elle véhicule : une organisation supranationale, technocratique et virtuelle qui impose son diktat à des Etats membres contraints de l'accepter. Les Alsaciens, eux, n'ont pas besoin d'accueillir une manifestation de la présidence française pour avoir conscience de ce qu'est la démocratie européenne... en tout cas, nous pouvons l'espérer !
Aussi aurait-il été souhaitable qu'intellectuels de tout bord saluent l'initiative de la présidence française d'organiser ces évènements ailleurs sur le territoire aux fins de diffuser cette philosophie du "vouloir vivre ensemble" chère aux pères fondateurs, voire s'y associent. Il n'a pas de réunions ministérielles à Strasbourg ? Peu importe, que diable, mais efforçons-nous d'accompagner cet effort de pédagogie qui participe d'une démarche constructive et participative, plutôt que de nous cantonner dans le rôle d'un "calimero régionaliste" qui pense qu’une réunion de l’UE en terre alsacienne apporterait des solutions à des problèmes locaux qui relèvent de la compétence exclusive de l’Etat… .
Rappelons à toutes fins utiles que Strasbourg-Kehl devrait, selon toute vraisemblance, accueillir le prochain sommet de l'OTAN en décembre 2008... peut-être la plus belle marque de reconnaissance du caractère paneuropéen de Strasbourg ! Arrêtons quelques minutes de nous regarder le nombril : la poursuite de la construction européenne passe aussi par l’abandon de cette stratégie de « pré carré » qui fait bien souvent de l’Alsace, aux yeux des observateurs extérieurs, un bastion du conservatisme dans lequel un certain nombre de personnalités locales semblent se vautrer !
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