Beaucoup au Cameroun se posaient la question de savoir pourquoi la France avait tendance à s’intéresser plus aux autres pays francophones d’Afrique (Gabon, Sénégal, Côte d’Ivoire) que le Cameroun. Ceci jusqu’à ce que en 2006, avec la signatu
Beaucoup au Cameroun se posaient la question de savoir pourquoi la France avait tendance à s’intéresser plus aux autres pays francophones d’Afrique (Gabon, Sénégal, Côte d’Ivoire) que le Cameroun. Ceci jusqu’à ce que en 2006, avec la signature du Contrat Désendettement Développement (C2D),un mécanisme portant sur 537 millions d’euros, la France recommence à s’intéresser sérieusement au pays de Roger Milla, notamment à travers le déploiement de gros investissements. En l’espace de deux ans seulement -2006-2008), elle a sérieusement investi dans des secteurs tels que l’infrastructure routière, la santé, l’éducation, la sécurité (à travers un don récent de matériels de travail aux forces de police à Yaoundé). Et pour se montrer plus déterminée dans sa démarche, la France à travers Alain Joyandet, Secrétaire d’Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie a annoncé au mois de mars 2009 la volonté du pays du Général de Gaulle à investir quelques 2,5 milliards d’euros dans l’agriculture au Cameroun.
Que de bonnes nouvelles ! « Mais toutes ces actions de la France ne sont pas gratuites. », tranchent quelques-uns au pays. Nombreux sont ceux là qui restent persuadés que l’ex métropole aurait peur de perdre du terrain face à la montée en puissance des pays tels que les Etats-Unis et la Chine. A preuve, lorsque en 2008 un bateau de guerre américain débarque dans les eaux territoriales du pays dans le cadre d’une des missions d’Africom, un bâtiment de guerre français fait pareil en accostant aussi à son tour aux larges des côtes camerounaises. Officiellement, les deux nations qui se bousculent aux portes du Cameroun avancent qu’elles ont toutes des accords de coopération militaire avec la République du Cameroun. Ceux-ci, apprend-on, permettent entre autres à l’armée camerounaise de bénéficier du renforcement des capacités de ses troupes notamment dans le domaine de la sécurité maritime.
Le récent passage au Cameroun du Secrétaire d’Etat français chargé de la Coopération et de la Francophonie ,Alain Joyandet, le 6 mars 2009, a permis de palper du doigt cette volonté de la France à se redéployer férocement dans le golfe de Guinée et via le Cameroun. Car après son départ du triangle national, l’ambassadeur de France au Cameroun, Georges Serre, a été reçu en audience au Palais de l’Unité à Yaoundé par le président Paul Biya. Les deux hommes ont parlé de coopération bilatérale et des actions des bandes armées dans les eaux camerounaises à Bakassi. On se souvient que celles-ci ont, au mois de mars dernier, débouché sur l’enlevement 6 membres d’équipage d’un bateau appartenant à la société pétrolière Pecten. Et ce n’est qu’à l’issue d’intenses négociations que ces derniers ont été libérés. Bien des mois auparavant (le 31 octobre 2008), 10 employés d’une société pétrolière française dont 7 Français avaient été enlevés dans les mêmes conditions avant d’être relâchés après l’intervention énergique de Paul Biya. Une situation intolérable pour le régime de Yaoundé et pour la France qui a de gros intérêts dans le golfe de Guinée et qui trouve là l’occasion de déployer son arsenal militaire dans la Sous région Afrique Centrale.
Après cette rencontre avec le Chef de l’Etat camerounais, Georges Serre a organisé un séminaire à Douala du 25 au 30 mars dernier. C’était à bord du bâtiment de guerre français, le Bpc Tonnerre, qui a accueilli de nombreux journalistes nationaux et internationaux, des membres du gouvernement camerounais et une équipe de diplomates du Ministères des Affaires étrangères et européennes, dirigée par Chantal Poiret, ambassadrice chargée de la coordination de la lutte internationale contre la piraterie maritime. L’objectif ici, avait-on appris, consiste à étudier les voies et moyens devant permettre d’éradiquer le fléau de piraterie qui a cours depuis des mois dans le golfe de guinée, notamment dans les eaux camerounaises.
Les cinq jours d’atelier organisé par l’ambassade de France sont intervenus seulement des jours après le séminaire organisé par les Etats-Unis dénommé « Africa Endeavor », du 10 au 13 mars 2009, et qui lui avait pour but de préparer les armées africaines à travailler ensemble, notamment l’échange d’informations dans le domaine de la sécurité maritime. Voilà qui explique le costaud redéploiement de la France au Cameroun qui hier était presque ignorée. Aujourd’hui ,la donne semble avoir changé. A preuve, Biya qui semblait avoir été oublié par le nouveau patron de l’Elysée y sera reçu en Juin prochain. Alain Joyandet est venu porter la « bonne nouvelle ». Mais avant cette visite sur invitation du Président Nicolas Sarkozy, le Premier ministre français, François Fillon, viendra d’abord préparer le terrain en compagnie d’une bonne kyrielle d’hommes d’affaires français.
Rappelons que le golfe de Guinée possède des gisements pétroliers notamment au Gabon, Guinée Equatoriale, Nigéria et au Cameroun dans la presqu’île de Bakassi .Il soulève trois problèmes majeurs à savoir : géopolitique (exporte 90% de sa production, soit 500 millions de Tep) , interne (les pays devenus trop dépendants des exportations pétrolières et des fluctuations des prix) et le redoutable problème du partage de la rente.
Par Joseph Roland Djotié, à Douala : djotiejoseph@yahoo.fr
Que de bonnes nouvelles ! « Mais toutes ces actions de la France ne sont pas gratuites. », tranchent quelques-uns au pays. Nombreux sont ceux là qui restent persuadés que l’ex métropole aurait peur de perdre du terrain face à la montée en puissance des pays tels que les Etats-Unis et la Chine. A preuve, lorsque en 2008 un bateau de guerre américain débarque dans les eaux territoriales du pays dans le cadre d’une des missions d’Africom, un bâtiment de guerre français fait pareil en accostant aussi à son tour aux larges des côtes camerounaises. Officiellement, les deux nations qui se bousculent aux portes du Cameroun avancent qu’elles ont toutes des accords de coopération militaire avec la République du Cameroun. Ceux-ci, apprend-on, permettent entre autres à l’armée camerounaise de bénéficier du renforcement des capacités de ses troupes notamment dans le domaine de la sécurité maritime.
Le récent passage au Cameroun du Secrétaire d’Etat français chargé de la Coopération et de la Francophonie ,Alain Joyandet, le 6 mars 2009, a permis de palper du doigt cette volonté de la France à se redéployer férocement dans le golfe de Guinée et via le Cameroun. Car après son départ du triangle national, l’ambassadeur de France au Cameroun, Georges Serre, a été reçu en audience au Palais de l’Unité à Yaoundé par le président Paul Biya. Les deux hommes ont parlé de coopération bilatérale et des actions des bandes armées dans les eaux camerounaises à Bakassi. On se souvient que celles-ci ont, au mois de mars dernier, débouché sur l’enlevement 6 membres d’équipage d’un bateau appartenant à la société pétrolière Pecten. Et ce n’est qu’à l’issue d’intenses négociations que ces derniers ont été libérés. Bien des mois auparavant (le 31 octobre 2008), 10 employés d’une société pétrolière française dont 7 Français avaient été enlevés dans les mêmes conditions avant d’être relâchés après l’intervention énergique de Paul Biya. Une situation intolérable pour le régime de Yaoundé et pour la France qui a de gros intérêts dans le golfe de Guinée et qui trouve là l’occasion de déployer son arsenal militaire dans la Sous région Afrique Centrale.
Après cette rencontre avec le Chef de l’Etat camerounais, Georges Serre a organisé un séminaire à Douala du 25 au 30 mars dernier. C’était à bord du bâtiment de guerre français, le Bpc Tonnerre, qui a accueilli de nombreux journalistes nationaux et internationaux, des membres du gouvernement camerounais et une équipe de diplomates du Ministères des Affaires étrangères et européennes, dirigée par Chantal Poiret, ambassadrice chargée de la coordination de la lutte internationale contre la piraterie maritime. L’objectif ici, avait-on appris, consiste à étudier les voies et moyens devant permettre d’éradiquer le fléau de piraterie qui a cours depuis des mois dans le golfe de guinée, notamment dans les eaux camerounaises.
Les cinq jours d’atelier organisé par l’ambassade de France sont intervenus seulement des jours après le séminaire organisé par les Etats-Unis dénommé « Africa Endeavor », du 10 au 13 mars 2009, et qui lui avait pour but de préparer les armées africaines à travailler ensemble, notamment l’échange d’informations dans le domaine de la sécurité maritime. Voilà qui explique le costaud redéploiement de la France au Cameroun qui hier était presque ignorée. Aujourd’hui ,la donne semble avoir changé. A preuve, Biya qui semblait avoir été oublié par le nouveau patron de l’Elysée y sera reçu en Juin prochain. Alain Joyandet est venu porter la « bonne nouvelle ». Mais avant cette visite sur invitation du Président Nicolas Sarkozy, le Premier ministre français, François Fillon, viendra d’abord préparer le terrain en compagnie d’une bonne kyrielle d’hommes d’affaires français.
Rappelons que le golfe de Guinée possède des gisements pétroliers notamment au Gabon, Guinée Equatoriale, Nigéria et au Cameroun dans la presqu’île de Bakassi .Il soulève trois problèmes majeurs à savoir : géopolitique (exporte 90% de sa production, soit 500 millions de Tep) , interne (les pays devenus trop dépendants des exportations pétrolières et des fluctuations des prix) et le redoutable problème du partage de la rente.
Par Joseph Roland Djotié, à Douala : djotiejoseph@yahoo.fr