Où en est le développement durable ?
Peu après l’élection présidentielle de 2007, le Grenelle de l’environnement a été lancé qui devait mettre en place les grandes lignes de la politique environnementale du premier gouvernement Sarkozy. L’objectif : créer un dialogue entre les différents acteurs liés au développement durable : associations, entreprises, ONG… A l’issu du Grenelle de l’environnement, 3 lois « Grenelles » ont été votées. Engagements en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, aides aux secteurs développement durable, renforcement des éco-organismes pour le traitement des déchets et le recyclage, soutien aux filières des énergies renouvelables comme l’éolien, le solaire ou la biomasse… Malheureusement, malgré de multiples engagements, de nombreuses entorses ont été faites au nom des « cas particuliers » : autoroutes, aéroports, et diverses constructions anti-écologiques validées par le ministère de l’environnement ; amendements de certaines lois concernant les pesticides pour satisfaire les agriculteurs ; soutien polémique aux biodiesel ; baisse des aides aux installations de centrales d’énergies renouvelables ; absence de soutien, en amont, de la filière industrielle française… Après les grands espoirs et les grandes idées, la déception. Le coût économique, et électoral, de certaines mesures a été mal évalué et les pouvoirs publics ont fait machine arrière rapidement. Néanmoins, les lois « Grenelles » ont eu le gros avantage de mettre enfin en lumière la nécessité d’une prise de position politique sur les questions environnementales et ont amené le peuple à mieux comprendre les nécessaires changements que l’avenir exige.
Les énergies renouvelables : le solaire en souffrance
Pendant 4 ans les particuliers et les entrepreneurs ont pu s’en donner à cœur joie et installer de nombreuses centrales solaires. De fait, dans l’euphorie de l’après Grenelle, le gouvernement a mis en place de nombreuses aides spécifiques destinées à soutenir l’installation de centrales éoliennes ou solaires. A un moment, s’équiper en panneaux photovoltaïques pouvait donner droit à un crédit d’impôt allant jusqu’à 50% du montant du matériel. Dans le même temps, EDF a été mis dans l’obligation de racheter l’électricité produite par les installations raccordées au réseau. L’objectif ? Augmenter par ce biais la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique français. Mais, face à l’engouement généré par ces subventions publiques, les ministères concernés, finances et développement durable, ont pris peur en voyant la facture augmenter de manière exponentielle. Des centaines de milliers de Français se sont jetés sur l’occasion pour s’équiper à moindre coût, et même générer du bénéfice. En effet, au début, les tarifs de rachat de l’électricité étaient très élevés. Ces mesures incitatives ont été particulièrement efficaces… au grand dam des finances publiques. C’est alors que le gouvernement a fait machine arrière et a réduit petit à petit les subventions, jusqu’à les supprimer. De la même manière, le tarif de rachat de l’électricité diminue régulièrement. Les conséquences n’ont pas tardé à se faire sentir : les demandes ont vite baissé et, surtout, les acheteurs se sont tournés vers des offres low-cost importées, du Japon ou de Chine en particulier. C’est ainsi que le pionnier du solaire français a fini par déposer le bilan cette année, en 2012, relançant ainsi le débat sur les politiques environnementales.
Les engagements environnementaux du nouveau gouvernement
Avec le dépôt de bilan de la seule entreprise française fabriquant des panneaux solaires, en février 2012, l’écologie est revenue en force dans la campagne, en particulier les problématiques liées au photovoltaïque. Ca a été l’occasion pour les différents candidats d’évoquer leurs engagements en matière de développement durable. François Hollande en particulier, sous la pression de France Nature Environnement (FNE), un regroupement de 3000 associations française, a donc fait la liste de ses projets écologiques. Son principal cheval de bataille : la réduction de 75% à 50% du nucléaire dans le mix énergétique national. Pour ce faire, il envisage d’une part la fermeture progressive, d’ici 2025, de plusieurs centrales nucléaires, celle de Fessenheim en premier lieu, dont le démantèlement est prévu pour 2017. Mais aussi par un soutien lourd à la filière photovoltaïque. Relance des aides à l’installation de panneaux solaires, création d’un fonds stratégique d’investissement destiné à soutenir les énergies renouvelables et surtout, comme le rappelle Nicole Bricq, ministre de l’environnement, lors d'un entretien au journal le Monde le développement, en amont, d’une véritable filière industrielle forte à même de proposer des produits innovants et compétitifs autant sur le territoire national qu’à l’exportation. Vaste défi et les acteurs sont en droit de se demander si ce dynamisme survivra à la période électorale. Mais Jean-Louis Bal, président d’un Syndicat des Energies renouvelables s’avoue confiant et motivé, suite à un entretien avec la nouvelle ministre. On n’avait pas l’habitude de le voir féliciter un membre des pouvoirs publics. Faut-il y voir un espoir ?
Ecologie, pour en savoir plus
Suggestion de publications disponible dans la même thématique