Nouvelle stratègie politico-militaire?
Au Pays Basque espagnol, la situation semble évoluer au fil des jours depuis la désignation par les députés du Parlement autonome d’un Président socialiste et depuis la grève générale du 21 mai. Le quotidien Gara a publié, dans son édition de lundi 25 mai, un entretien avec deux militants de ETA, étrangement surnommés « Argi » et « Gaueko » c'est-à-dire « Lumière et « De la nuit » ou « de l’ombre ». Ces deux pseudonymes ne semblent pas insignifiants si l’on examine les propos tenus par les deux Etarras. En effet les deux porte-parole semblent indiquer à la fois la volonté de ETA de rendre plus efficace la lutte armée tout en affirmant que la clé du conflit est dans le renforcement d’un combat politique qui rendrait au peuple basque le droit de décider de son avenir. La révélation la plus significative de cette entrevue concerne une réflexion en cours au sein de l’organisation clandestine : « avant l’été nous achèverons un processus de réflexion en assemblée, dont la finalité consiste à définir une stratégie politico-militaire efficace » annonce Gaueko.
Nouvelle stratégie politique et militaire ?
L’annonce du maintien de la lutte armée peut sembler décevante dans une partie du camp nationaliste pour lequel les actions armées de ETA sont un obstacle aux avancées politiques en direction de la souveraineté nationale. Le journaliste de Gara, quotidien reflétant les opinions de la gauche radicale basque, au cours de son entretien avec les deux militants, leur propose l’hypothèse selon laquelle les Etats espagnols et français s’accommoderaient d’une prolongation de la lutte armée afin d’enterrer le conflit politique. Les deux représentants de ETA semblent alors ouvrir une fenêtre dans une vision résolument militariste. Aux nationalistes basques qui estiment que ETA est un obstacle, Argi et Gaueko proposent de faire un pas vers l’autodétermination du Pays Basque : « alors un débat pourra s’engager sur les pas à effectuer, sur les obstacles et les méthodes ». Quelle peut-être la nature de ce pas en avant ? Les deux porte-parole expriment le souhait de ETA de voir le rôle majoritaire du Parti Nationaliste Basque comme « représentant du peuple basque » revenir à une autre force « articulée », et nationale en faveur de l’indépendance. « La possibilité d’éviter que le conflit se perpétue, passe par là » ajoute un des deux interlocuteurs du journal « Gara ». Quels peuvent être les contours d’un tel rassemblement ? Les deux clandestins ne précisent pas. La situation politique actuelle s’apparente à un blocage pour la gauche radicale basque : l’Etat espagnol montre sa détermination à interdire et à réprimer par des peines de prison les diverses expressions politique qui lui semblent articulées avec ETA. Sur ce sujet, Argi et Gaueko avancent l’idée que cette répression de la gauche radicale basque a pu être effective en raison d’un déficit de réponse de l’organisation armée… Les représentants de ETA estiment que des militants et des électeurs des formations réformistes basques désirent l’avènement d’un Pays Basque indépendant : faut-il voir là dans cette constatation, le rêve etarra d’un nouveau consensus pour un nouveau rassemblement ? Dans l’entretien accordé au journal « Gara » la dernière grève générale du 21 mai occupe une place importante qui n’est pas sans rappeler certains fondements marxistes de ETA à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix. La grève, réponse aux conditions de vie dégradées des travailleurs, parmi lesquels les deux porte-parole se classent, est aussi une occasion de préciser que, pour ETA, la crise signifie « la non-viabilité du capitalisme ». En 1998, le syndicat ELA majoritaire en Pays Basque et animateur principal de la dernière grève générale avait été à l’origine d’un processus qui a abouti à des accords politiques entre les différents partis politiques basques et à un cessez-le-feu de ETA.
Nouvelle stratégie politique et militaire ?
L’annonce du maintien de la lutte armée peut sembler décevante dans une partie du camp nationaliste pour lequel les actions armées de ETA sont un obstacle aux avancées politiques en direction de la souveraineté nationale. Le journaliste de Gara, quotidien reflétant les opinions de la gauche radicale basque, au cours de son entretien avec les deux militants, leur propose l’hypothèse selon laquelle les Etats espagnols et français s’accommoderaient d’une prolongation de la lutte armée afin d’enterrer le conflit politique. Les deux représentants de ETA semblent alors ouvrir une fenêtre dans une vision résolument militariste. Aux nationalistes basques qui estiment que ETA est un obstacle, Argi et Gaueko proposent de faire un pas vers l’autodétermination du Pays Basque : « alors un débat pourra s’engager sur les pas à effectuer, sur les obstacles et les méthodes ». Quelle peut-être la nature de ce pas en avant ? Les deux porte-parole expriment le souhait de ETA de voir le rôle majoritaire du Parti Nationaliste Basque comme « représentant du peuple basque » revenir à une autre force « articulée », et nationale en faveur de l’indépendance. « La possibilité d’éviter que le conflit se perpétue, passe par là » ajoute un des deux interlocuteurs du journal « Gara ». Quels peuvent être les contours d’un tel rassemblement ? Les deux clandestins ne précisent pas. La situation politique actuelle s’apparente à un blocage pour la gauche radicale basque : l’Etat espagnol montre sa détermination à interdire et à réprimer par des peines de prison les diverses expressions politique qui lui semblent articulées avec ETA. Sur ce sujet, Argi et Gaueko avancent l’idée que cette répression de la gauche radicale basque a pu être effective en raison d’un déficit de réponse de l’organisation armée… Les représentants de ETA estiment que des militants et des électeurs des formations réformistes basques désirent l’avènement d’un Pays Basque indépendant : faut-il voir là dans cette constatation, le rêve etarra d’un nouveau consensus pour un nouveau rassemblement ? Dans l’entretien accordé au journal « Gara » la dernière grève générale du 21 mai occupe une place importante qui n’est pas sans rappeler certains fondements marxistes de ETA à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix. La grève, réponse aux conditions de vie dégradées des travailleurs, parmi lesquels les deux porte-parole se classent, est aussi une occasion de préciser que, pour ETA, la crise signifie « la non-viabilité du capitalisme ». En 1998, le syndicat ELA majoritaire en Pays Basque et animateur principal de la dernière grève générale avait été à l’origine d’un processus qui a abouti à des accords politiques entre les différents partis politiques basques et à un cessez-le-feu de ETA.