Histoires de vie…ou de mort…
Monsieur G, âgé de 60 ans explique calmement au psychiatre qui l’écoute avec beaucoup d’empathie qu’il s’apprêtait à mettre fin à ces jours. Monsieur G vit des allocations de chômage depuis près de quinze ans après que la société dont il était le comptable ait fait faillite. Le client vit seul et traîne un handicap de la main droite et éprouve depuis quelques semaines une douleur à la hanche droite occasionnée par une nécrose de la tête fémorale droite. De ce fait, il n’était plus en mesure de s’occuper de lui-même. Son appartement était dans un état de salubrité douteuse dans lequel il ne pouvait plus vivre. Pour lui, l’équation était simple : se faire hospitaliser en psychiatrie ou mourir. « A quoi me sert-il de continuer à vivre ? Je ne sais plus prendre soin de moi, je ne sais plus assister aux matches de foot de mon club, je ne sais plus sortir pour jouer aux boules, je ne sers à rien ! ». En essayant de mobiliser des personnes-ressources autour de son client le psy se rend vite compte que Monsieur a toujours vécu seul, qu’il n’a plus personne qui pourrait lui venir en aide. Le patient dit sans embages que la vie ne lui a pas permis de s’attacher à qui que ce soit. Une autre histoire de vie est celle de cette vieille patiente emmenée en urgence après que des voisins inquiets aient appelé la police. Elle avait tenté de mettre fin à ses jours en avalant une grande quantité d’antidépresseurs. L’entretien révélera que la patiente a été marquée par la mort de son chien. A 87 ans, le labrador était son seul compagnon et la seule raison pour laquelle elle restait en vie. Le discours de Madame J met en avant la grande solitude des aînés en Occident.
Sans manquer de respects pour nos amis à quatre pattes, c’est tout de même un comble que de se trouver en face de quelqu’un dont la seule raison de vivre est un animal de compagnie. La marge de manœuvre des psychothérapeutes est mince. Ils sont en manque d’arguments pour maintenir leurs clients en vie, évoquant de temps en temps le respect de la liberté d’un chacun à mettre fin à ses jours quand l’envie lui prend, et ceux d’autant plus qu’il n’y aura personne pour regretter leur mort.
Sans manquer de respects pour nos amis à quatre pattes, c’est tout de même un comble que de se trouver en face de quelqu’un dont la seule raison de vivre est un animal de compagnie. La marge de manœuvre des psychothérapeutes est mince. Ils sont en manque d’arguments pour maintenir leurs clients en vie, évoquant de temps en temps le respect de la liberté d’un chacun à mettre fin à ses jours quand l’envie lui prend, et ceux d’autant plus qu’il n’y aura personne pour regretter leur mort.
Le suicide chez les seniors
Il est courant d’entendre parler des suicides chez les adolescents. Le suicide des personnes âgées quant à lui ne semble pas intéresser grand monde. Pourtant d’après une étude menée en France et dont les résultats ont été publiés par la Direction de la recherche, des études , de l’évaluation et des statistiques (France) dans le numéro 488 de la revue Etudes et résultats (Mai 2006) , 10700 suicides ont été identifiés comme tels en 2003. En tenant compte de la sous estimation évaluée à environ 25%, le nombre réel s’élèverait à 13000. Avec ces chiffres, la France occupait le 3e rang après la Finlande et l’Autriche. En 1997, la Belgique occupait le 2e rang du même classement. Depuis les données ne sont pas disponibles.
Les personnes âgées sont en proportion plus concernées par le suicide. Le nombre des suicides est plus élevés entre 35 et 54 ans mais le taux est maximal chez les hommes de 85 ans et plus. Il atteint 60 pour 100000 hommes de 75 à 84 ans et 124 pour ceux de 85 ans et plus. Le taux de décès par suicide des hommes est ainsi dix fois plus élevé après 84 ans qu’entre 15 et 24 ans. Chez les femmes de 85 ans et plus, il atteint 21 pour 100000. Le taux des suicides est très élevé chez les veufs et les divorcés. Les célibataires et les hommes mariés présentent des taux plus faibles. Le mode de suicide le plus utilisé en France est la pendaison et la principale affection psychiatrique retrouvée en cas de tentative de suicide est la dépression.
Les personnes âgées sont en proportion plus concernées par le suicide. Le nombre des suicides est plus élevés entre 35 et 54 ans mais le taux est maximal chez les hommes de 85 ans et plus. Il atteint 60 pour 100000 hommes de 75 à 84 ans et 124 pour ceux de 85 ans et plus. Le taux de décès par suicide des hommes est ainsi dix fois plus élevé après 84 ans qu’entre 15 et 24 ans. Chez les femmes de 85 ans et plus, il atteint 21 pour 100000. Le taux des suicides est très élevé chez les veufs et les divorcés. Les célibataires et les hommes mariés présentent des taux plus faibles. Le mode de suicide le plus utilisé en France est la pendaison et la principale affection psychiatrique retrouvée en cas de tentative de suicide est la dépression.
Conclusion
Il ressort des entretiens avec les personnes âgées présentant des velléités suicidaires un grand sentiment d’inutilité. Ils n’ont plus de raison de vivre, n’ayant plus grand-chose) apporter à cette civilisation, réduits à creuser le trou de la sécurité sociale. Faut il voir dans le peu d’intérêt accordé aux suicides des aînés une sorte soulagement à l’idée qu’un vieillard mort c’est moins de dépense pour la communauté ? Il y a lieu repenser la place et le rôle que devrait jouer les aînés dans la société. En cette matière, l’Afrique a peut-être à apporter dans la réflexion.