Espagne : Après 30 ans de gouvernement nationaliste, les parlementaires basques nomment un socialiste à la tête de l’Exécutif de la Communauté Autonome d’Euskadi. Grandes manœuvres, le 5 mai dernier, au Parlement basque : l’étrange alliance du Parti Socialiste et du Parti Populaire (droite), a permis de désigner Patxi Lopez à la tête du Gouvernement autonome d’Euskadi. Le nouvel élu, secrétaire général du Parti Socialiste basque, est le premier dirigeant non nationaliste de l’exécutif régional. Cependant l’assise politique du nouveau lehendakari (président) ne semble pas confortable. En effet, le 1e mars 2009, le Parti Nationaliste Basque du Président sortant, Juan José Ibarretxe, a remporté, les élections régionales associé à ses alliés traditionnels de la Gauche unie (communistes et écologistes) ; mais ayant obtenu 37 sièges sur 75, les nationalistes ne pouvaient, pour un point manquant, atteindre la majorité absolue. Les mesures judiciaires d’interdiction du parti Batasuna, soupçonné, par le pouvoir espagnol, d’entretenir des liens avec ETA, a éliminé la représentation des nationalistes radicaux qui, au sein du Parlement d’Euskadi, permettaient de reconduire le candidat présenté par le PNB à la tête de l’exécutif. En outre, cette illégalisation de Batasuna et de plusieurs mouvements politiques idéologiquement proches, a renvoyé vers l’organisation clandestine et l’action violente l’expression de la radicalité politique. Le PNB demeure cependant le premier parti d’Euskadi et le nouveau président devra tenir compte de l’assise populaire encore forte du vieux parti basque pour le traitement de questions aussi sensibles que les relations institutionnelles de la Communauté autonome avec Madrid, le statut de la langue basque, les relations avec le Gouvernement foral de Navarre, territoire historique basque séparé d’Euskadi, la gestion de la crise économique. Comment dans ce contexte délicat Patxi Lopez peut-il poursuivre son alliance avec une droite radicalement disposée à réduire l’influence des nationalistes modérés dans le débat politique et dans la société basque ?
La carte syndicale
La crise économique comme les blocages politiques, la stratégie étrange et contestée de ETA et l’élimination judiciaire de la représentation politique des nationalistes radicaux, a ouvert, depuis une dizaine d’années, un champ d’action important au premier syndicat de salariés du Pays Basque espagnol : ELA. Cette organisation ouvrière puissante et offensive, née dans la mouvance du christianisme social basque du début du 20e siècle, auréolée de sa résistance clandestine au régime du général Franco, défend des options antilibérales. Elle a, en 1998, réussi à imposer auprès de ETA, le principe d’une trêve illimitée et, auprès de l’ensemble des partis et mouvement du camp nationaliste, elle a initié un processus politique unitaire, hélas saboté par les coups simultanés du Gouvernement Aznar à Madrid, du Parti Populaire et des ultras de ETA. Le syndicat ELA soutient et anime aujourd’hui de longues grèves dans divers secteurs de l’industrie et des services. Le test majeur de ses capacités de mobilisation sera le 21 mai prochain puisque le syndicat basque lance, pour ce jour là, un mot d’ordre de grève générale. Cette journée sera aussi une épreuve d’importance pour le gouvernement de Patxi Lopez.
La carte syndicale
La crise économique comme les blocages politiques, la stratégie étrange et contestée de ETA et l’élimination judiciaire de la représentation politique des nationalistes radicaux, a ouvert, depuis une dizaine d’années, un champ d’action important au premier syndicat de salariés du Pays Basque espagnol : ELA. Cette organisation ouvrière puissante et offensive, née dans la mouvance du christianisme social basque du début du 20e siècle, auréolée de sa résistance clandestine au régime du général Franco, défend des options antilibérales. Elle a, en 1998, réussi à imposer auprès de ETA, le principe d’une trêve illimitée et, auprès de l’ensemble des partis et mouvement du camp nationaliste, elle a initié un processus politique unitaire, hélas saboté par les coups simultanés du Gouvernement Aznar à Madrid, du Parti Populaire et des ultras de ETA. Le syndicat ELA soutient et anime aujourd’hui de longues grèves dans divers secteurs de l’industrie et des services. Le test majeur de ses capacités de mobilisation sera le 21 mai prochain puisque le syndicat basque lance, pour ce jour là, un mot d’ordre de grève générale. Cette journée sera aussi une épreuve d’importance pour le gouvernement de Patxi Lopez.