La grève des magistrats suite aux déclarations du Président de la République
Les propos de Nicolas Sarkozy ont été les suivants jeudi : "Quand on laisse sortir de prison un individu comme le présumé coupable sans s'assurer qu'il sera suivi par un conseiller d'insertion, c'est une faute". Et le Président de la République a ajouté que les responsables seraient sanctionnés. Le tribunal de Nantes a commencé la grève juste après ces déclarations et ils ont été suivis par leurs confrères de Bayonne, Créteil… Le principal syndicat français a appelé à la grève nationale des audiences aujourd’hui, 4 février et jusqu’à jeudi prochain. L’Union Syndicale des Magistrats a organisé une manifestation nationale jeudi à Nantes et des rassemblements dans tout le pays. Nous connaissons actuellement une crise du système judiciaire qui est un des plus pauvres d’Europe avec seulement 2,5 % du budget de l’État qui leur est consacré soit 7,1 milliards d’euros, plaçant la France à la 37e place du continent. Le parti socialiste, promet, s’il revient au pouvoir la remise à niveau financière du système judiciaire, ce sera une proposition à la présidentielle. Le monde de la magistrature s’oppose une fois de plus, ardemment au gouvernement. Rappelons certains faits qui ont fait polémique dans la relation entre Nicolas Sarkozy et la magistrature.
Le Président de la République face aux magistrats : les conflits de ces dernières années
Nicolas Sarkozy veut réformer la justice en profondeur. Les magistrats, quant à eux, tiennent à leur indépendance qu'ils jugent bafouée. En juin 2005, lors du meurtre de Nelly Crémel, épouse d’un officier de la DGSE, le Président avait déclaré que « Le juge doit payer pour sa faute ». Le magistrat concerné avait répliqué peu après que la décision de libération du prisonnier avait été considérée par deux juges d’application des peines et un conseiller de la cour d’appel de même que par une expertise psychiatrique favorable. Le prisonnier était donc en droit de sortir. Les magistrats sont les premiers dans la ligne de mire mais les fautes sont aussi commises par des psychiatres comme par exemple dans l’affaire d’Outreau, ces médecins spécialistes semblent parfois incapables de diagnostiquer correctement leurs patients. Suite au viol d’un enfant de cinq ans par Francis Évrard, multirécidiviste, M. Sarkozy avait alors annoncé la création d’un hôpital fermé près de Lyon réservé aux pédophiles afin qu’ils soient enfermés toute leur vie après leur peine de prison. Le Président de la République est très ferme avec les délinquants et les criminels de notre pays et prend des mesures plus conséquentes pour les punir. Il est assez répressif. La magistrature, quant à elle, qui juge tous les jours les délinquants, est plus modérée et laisse souvent une chance de réinsertion aux prisonniers ayant purgé leur peine. Parlons des dernières réformes prévues par le Président de la République. Quelles sont les réactions des magistrats ?
Les propositions de Nicolas Sarkozy en matière de réforme ces dernières années
Suite à l’assassinat en 2004 à l’hôpital psychiatrique de Pau de deux aides-soignantes décapitées au sabre par leur patient, le procureur avait requis un "non-lieu" psychiatrique car il avait jugé Romain Dupuy irresponsable au moment des faits. Le Chef de l'État s’est indigné en déclarant que les victimes avaient droit à un procès. Mais les familles des victimes sont sans doute bien vengées car les coupable jugés irresponsables doivent passer toute leur vie dans un hôpital fermé ce qui revient à peu de chose près à de la prison. Il faut aussi comprendre que ces accidents arrivent dus parfois à de mauvais traitements des malades mentaux dans les hôpitaux par le personnel médical. Sans parler des suivis où les soignants abusent de drogues pour que le patient réintègre rapidement l’hôpital au lieu de le laisser vivre librement sa vie. Le cas de Romain Dupuy est un dérapage qui ne doit plus se répéter mais de toute façon, les irresponsables, même s’ils ne font pas de la prison sont enfermés. Ils n'ont plus de liberté de toute façon. Quant à la réforme pour les jurés en correctionnelle, les syndicats déclarent la mesure « grotesque » surtout quant à l’appel des retraités de la justice pour renforcer la probation. Un Président contesté, des sanctions trop dures, peut-être…
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