mardi 2 octobre 2007 - Autun
Samedi et dimanche... Pour le bicentenaire de sa naissance
Inaugurations et conférences se succéderont. Universitaire dijonnais, Raymond Guillot retracera ce que fut l'intervention de Garibaldi en France au cours de la Guerre de 1870-1871. Entretien.
Comme dans d'autres villes françaises, Autun commémorera le bicentenaire de Giuseppe Garibaldi qui combattit pour la France en 1870-1871. Samedi et dimanche prochains, pour le bicentenaire de la naissance du commandant en chef de l'armée des Vosges, des commémorations seront organisées à Autun. Pour parler de ce personnage et comprendre la raison de cette commémoration en cité éduenne, nous avons sollicité Raymond Guillot, ingénieur d'études à l'Université de Bourgogne. Il animera d'ailleurs samedi prochain, une conférence. « Ce lecteur de textes », comme il se définit lui-même, s'est surtout attaché à étudier, après un important travail de textes qu'il n'a pas terminé d'ailleurs, l'action de Garibaldi pendant la Guerre de 1870-1871. Il a d'ailleurs l'intention, une fois en retraite, dans deux ou trois ans, d'écrire un livre pour faciliter un mémoire de travail durable, ce qui est pour beaucoup le sens des commémorations organisées à Autun le week-end prochain.
Le JSL.- Quel est le sens de cette commémoration? Comme d'autres villes françaises, Autun commémorera le Bicentenaire de la naissance de Garibaldi...
Raymond Guillot : « Il faut rappeler quà Autun se trouvait une armée française commandée par Garibaldi, qui de son vivant était un personnage de dimension mondiale et surtout européenne. Cette armée a non seulement défendue cette ville, mais aussi les défilés du Morvan, le centre industriel du Creusot... C'est d'abord à cette armée que la municipalité d'Autun rendra hommage le samedi 6 octobre, à la Pierre de Couhard, à 16h30. Une plaque commémorative en français et en italien sera d'ailleurs apposée sur les murs de la ferme de Couhard ».
Le JSL.- Pourquoi ce lieu?
R. G : « C'est de cet endroit, que la bataille d'Autun du 1er décembre 1870 est la plus lisible. Garibaldi s'y est très vite transporté aux moments décisifs de l'attaque allemande. C'est à cet emplacement qu'il a pris toute la mesure des points forts et des faiblesses de son dispositif. Il y a fait partir les dernières contre-attaques qui ont arrêté l'ennemi, à la fin de cette journée d'hiver, où la tombée de la nuit allait compliquer les mouvements de l'ennemi et rendre inopérante sa cavalerie entre autres.
La pose de la plaque a plusieurs raisons. Cette bataille fait partie intégrante de l'histoire de la cité. Le maire Rémy Rebeyrotte entend d'ailleurs, au-delà de ces commémorations, susciter un vrai travail de mémoire. Un travail de mémoire durable pour les Autunois mais aussi pour les personnes venant à Autun.
Les Autunois sont directement concernés dans la mesure où nombre d'entre les ançêtres servaient dans les mobilisés de Saône-et-Loire, c'est-à-dire la Garde Nationale de l'époque. Plusieurs dizaines sont tombés pour interdire à l'aile droite ennemie, l'accès à la route du Creusot.
Pour le reste, Garibaldi et ce que ses engagements politiques ont suscité, fait partie de l'Histoire Européenne en général, Garibaldi étant un européen convaincu. »
Le JSL.- Quel est le contenu de ces journées commémoratives ?
R. G : « L'initative de la première journée est pour l'essentiel due aux associations représentatives des italiens de France et des franco-italiens. La municipalité d'Autun a souhaité s'associer à l'hommage à la Pierre de Couhard et à la conférence que je donnerai à partir de 18h30, au salon d'honneur de l'hôtel de Ville ».
Le JSL.- Pour les Italiens, quel sens à cette commémoration ?
R. G : « Elle a un caractère autunois d'abord. La communauté italienne de cette ville a plus de 400 membres. Le sens de la commémoration à la Pierre de Couhard est clair. Il s'agit surtout de rendre hommage aux Italiens qui se sont engagés pour les drapeaux et dans les combats de la République Française de 1870-1891, en 1914-1915, 1939-1945... Il y a toujours eu des Garibaldi pour faire ce choix. Et aux côtés des membres de la famille Garibaldi se sont aussi engagés des démocrates issus d'autres pays européens : des espagnols par exemple. »
Le JSL.- Qu'aborderez-vous lors de votre conférence ?
R. G : « Je ferai d'abord une série de rappels de la guerre de 1870. J'évoquerai ce qu'a été l'armée de Garibaldi au cours de celle-ci. Ensuite, à la demande des organisateurs, j'insisterai sur la façon dont s'est construite la mémoire de Garibaldi, après les évènements de la guerre de 1870-1871 ».
Le JSL.- Il y a eu beaucoup de polémiques à ce sujet ?
R. G : « Incontestablement oui. Le souhait du maire d'Autun, en particulier, est qu'aucun aspect de ce moment fort de la ville ne soit occulté. Sa préoccupation est d'ouvrir la voie à un travail de mémoire en profondeur, argumenté et durable. L'analyse des textes en fait partie. »
Le JSL.- Comment peut-on caractériser l'action de l'armée de Garibaldi en 1870-1871 ?
R. G : « Il a, en Bourgogne, conduit une guerre de mouvements, faite pour obliger l'ennemi à disperser ses forces dans un territoire hostile. Il y est parvenu jusqu'à la bataille d'Autun. Après, la guerre a connu un autre cours. » DEBUT Encadrer 1
Samedi et dimanche... Pour le bicentenaire de sa naissance
Inaugurations et conférences se succéderont. Universitaire dijonnais, Raymond Guillot retracera ce que fut l'intervention de Garibaldi en France au cours de la Guerre de 1870-1871. Entretien.
Comme dans d'autres villes françaises, Autun commémorera le bicentenaire de Giuseppe Garibaldi qui combattit pour la France en 1870-1871. Samedi et dimanche prochains, pour le bicentenaire de la naissance du commandant en chef de l'armée des Vosges, des commémorations seront organisées à Autun. Pour parler de ce personnage et comprendre la raison de cette commémoration en cité éduenne, nous avons sollicité Raymond Guillot, ingénieur d'études à l'Université de Bourgogne. Il animera d'ailleurs samedi prochain, une conférence. « Ce lecteur de textes », comme il se définit lui-même, s'est surtout attaché à étudier, après un important travail de textes qu'il n'a pas terminé d'ailleurs, l'action de Garibaldi pendant la Guerre de 1870-1871. Il a d'ailleurs l'intention, une fois en retraite, dans deux ou trois ans, d'écrire un livre pour faciliter un mémoire de travail durable, ce qui est pour beaucoup le sens des commémorations organisées à Autun le week-end prochain.
Le JSL.- Quel est le sens de cette commémoration? Comme d'autres villes françaises, Autun commémorera le Bicentenaire de la naissance de Garibaldi...
Raymond Guillot : « Il faut rappeler quà Autun se trouvait une armée française commandée par Garibaldi, qui de son vivant était un personnage de dimension mondiale et surtout européenne. Cette armée a non seulement défendue cette ville, mais aussi les défilés du Morvan, le centre industriel du Creusot... C'est d'abord à cette armée que la municipalité d'Autun rendra hommage le samedi 6 octobre, à la Pierre de Couhard, à 16h30. Une plaque commémorative en français et en italien sera d'ailleurs apposée sur les murs de la ferme de Couhard ».
Le JSL.- Pourquoi ce lieu?
R. G : « C'est de cet endroit, que la bataille d'Autun du 1er décembre 1870 est la plus lisible. Garibaldi s'y est très vite transporté aux moments décisifs de l'attaque allemande. C'est à cet emplacement qu'il a pris toute la mesure des points forts et des faiblesses de son dispositif. Il y a fait partir les dernières contre-attaques qui ont arrêté l'ennemi, à la fin de cette journée d'hiver, où la tombée de la nuit allait compliquer les mouvements de l'ennemi et rendre inopérante sa cavalerie entre autres.
La pose de la plaque a plusieurs raisons. Cette bataille fait partie intégrante de l'histoire de la cité. Le maire Rémy Rebeyrotte entend d'ailleurs, au-delà de ces commémorations, susciter un vrai travail de mémoire. Un travail de mémoire durable pour les Autunois mais aussi pour les personnes venant à Autun.
Les Autunois sont directement concernés dans la mesure où nombre d'entre les ançêtres servaient dans les mobilisés de Saône-et-Loire, c'est-à-dire la Garde Nationale de l'époque. Plusieurs dizaines sont tombés pour interdire à l'aile droite ennemie, l'accès à la route du Creusot.
Pour le reste, Garibaldi et ce que ses engagements politiques ont suscité, fait partie de l'Histoire Européenne en général, Garibaldi étant un européen convaincu. »
Le JSL.- Quel est le contenu de ces journées commémoratives ?
R. G : « L'initative de la première journée est pour l'essentiel due aux associations représentatives des italiens de France et des franco-italiens. La municipalité d'Autun a souhaité s'associer à l'hommage à la Pierre de Couhard et à la conférence que je donnerai à partir de 18h30, au salon d'honneur de l'hôtel de Ville ».
Le JSL.- Pour les Italiens, quel sens à cette commémoration ?
R. G : « Elle a un caractère autunois d'abord. La communauté italienne de cette ville a plus de 400 membres. Le sens de la commémoration à la Pierre de Couhard est clair. Il s'agit surtout de rendre hommage aux Italiens qui se sont engagés pour les drapeaux et dans les combats de la République Française de 1870-1891, en 1914-1915, 1939-1945... Il y a toujours eu des Garibaldi pour faire ce choix. Et aux côtés des membres de la famille Garibaldi se sont aussi engagés des démocrates issus d'autres pays européens : des espagnols par exemple. »
Le JSL.- Qu'aborderez-vous lors de votre conférence ?
R. G : « Je ferai d'abord une série de rappels de la guerre de 1870. J'évoquerai ce qu'a été l'armée de Garibaldi au cours de celle-ci. Ensuite, à la demande des organisateurs, j'insisterai sur la façon dont s'est construite la mémoire de Garibaldi, après les évènements de la guerre de 1870-1871 ».
Le JSL.- Il y a eu beaucoup de polémiques à ce sujet ?
R. G : « Incontestablement oui. Le souhait du maire d'Autun, en particulier, est qu'aucun aspect de ce moment fort de la ville ne soit occulté. Sa préoccupation est d'ouvrir la voie à un travail de mémoire en profondeur, argumenté et durable. L'analyse des textes en fait partie. »
Le JSL.- Comment peut-on caractériser l'action de l'armée de Garibaldi en 1870-1871 ?
R. G : « Il a, en Bourgogne, conduit une guerre de mouvements, faite pour obliger l'ennemi à disperser ses forces dans un territoire hostile. Il y est parvenu jusqu'à la bataille d'Autun. Après, la guerre a connu un autre cours. » DEBUT Encadrer 1
Programme des commémorations
Samedi.- 16h30 Pose plaque commémorative à la Pierre de Couhard ; 18h30 Conférence par R. Guillot en mairie. Dimanche.- 10h Dénomination du rond-point et de l'espace « Giuseppe Garibaldi » ; 10h45 Pose de la plaque commémorative des Volontaires de Saône-et-Loire et dépôt de gerbe au monument aux morts de 1870 (Cimetière d'Autun). Ces cérémonies se feront en présence d'Annita Garibaldi-Jallet, l'arrière petite-fille de Garibaldi.
FIN Encadrer 1 Samedi.- 16h30 Pose plaque commémorative à la Pierre de Couhard ; 18h30 Conférence par R. Guillot en mairie. Dimanche.- 10h Dénomination du rond-point et de l'espace « Giuseppe Garibaldi » ; 10h45 Pose de la plaque commémorative des Volontaires de Saône-et-Loire et dépôt de gerbe au monument aux morts de 1870 (Cimetière d'Autun). Ces cérémonies se feront en présence d'Annita Garibaldi-Jallet, l'arrière petite-fille de Garibaldi.