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Seine Bord : les dés roulent encore...


Franck Martin

Affirmant être d'accord sur le principe de la fusion avec la CASE, les élus de Seine Bord la repoussent à 2016,
autant dire aux calendes grecques… Pourtant, les dés roulent encore, tout reste possible.


Photo Paris Normandie
Photo Paris Normandie
Reconnaissons-le, la décision de Seine-Bord nous a cueillis à froid. Après quatre mois de
travail acharné, de discussions concrètes entre élus et fonctionnaires, de patience et d’attente,
sous la tension du calendrier, tous ceux qui se sont donné à la tâche attendaient mieux.

Pour autant, peut-on dire que tout ce travail a été réalisé en vain, peut-on dire que rien ne va
plus, peut-on dire que désormais tout sera comme avant et qu’il n’y aura pas de redéfinition
de nos, de notre territoire ? Je ne le pense pas.

Un débat riche et approfondi a eu lieu ce 31 mai, entre tous les conseillers, a permis de
rappeler les grands enjeux du débat. Oui, la Case peut continuer à vivre sans s’unir à Seine
Bord. Oui, Seine-Bord peut continuer à exister au moins quelques années sans rejoindre notre
communauté d’agglomération.

Oui, d’un point de vue comptable, la fusion ne représenterait un coût ni pour une communauté
ni pour l’autre, chaque territoire amenant dans la corbeille de mariée ses dépenses comme ses
recettes. Ce sont ces points qui ont été notamment traités lors des réunions de travail qui ont
précédé la séance du conseil d’agglomération.

Pour autant, la situation actuelle n’est pas satisfaisante. Dès sa création, le projet
d’agglomération englobait les quatre cantons de Louviers Nord et Sud, de Pont de l’Arche et
de Val de Reuil. Il en va de la cohérence du territoire et ce point nous est justement rappelé
par le rapport de 2011 de la Chambre régionale des comptes. Les points essentiels que
constituent le traitement de l’eau, des déchets et des transports sont évidemment mieux traités
sur un territoire cohérent, qu’entre deux communautés morcelées.
Mais le vrai enjeu dépasse ces considérations comptables.

Parce que nous sommes leurs représentants, nous sommes par nature attachés au respect de la
réalité de la commune, le plus petit des territoires. Mais cette réalité, celle de la démocratie de
proximité, est de plus en plus dépassée par des enjeux qui concernent un territoire plus vaste.
Nous le savons tous, c’est le territoire intercommunal qui peut prendre en charge les besoins
environnementaux, les besoins en terme de déplacements, d’habitat, de développement
économique qui sont à même d’agir sur l’emploi de nos habitants …

Le bassin de vie déborde largement le territoire des communes, même pour les plus
importantes d’entre nous. Ce point, naturellement se trouve accentué par l’actualité et les
difficultés industrielles qui imposent la solidarité des représentants des territoires, au-delà des
intérêts particuliers de chacun.

Sur ce point, l’Etat a son mot à dire, simplement parce qu’il est porteur de l’intérêt national et
qu’il est de ses missions de déterminer la cohérence des territoires.

Tel est le sens du vœu que nous avons voté ce jeudi 31 mai. Si nous voulons prendre notre
destin en main, et être à la hauteur des attentes des habitants de notre bassin de vie, nous ne
pouvons nous soumettre à des manœuvres dilatoires qui remettraient à trop tard la réalisation
d’un territoire cohérent, dont les deux communautés ont approuvé officiellement le principe.
Nous avons une opportunité unique, fixée par le cadre législatif qui permet d’agir en dehors des contraintes de campagne électorale communale.

Ce point de vue est aussi partagé par des membres de la communauté Seine-Bord qui, en fait,
s’en trouve fort divisée. Certes, il aurait été préférable d’aborder le projet d’un territoire unifié
d’une manière coordonnée, mais nous ne pouvons sacrifier l’avenir de notre bassin de vie au
Nord de la Seine, à des obstacles liés aux enjeux électoraux dans les communes de Seine Bord.

Dans la partie engagée pour parvenir à un territoire intercommunal cohérent, les dés roulent encore.



Franck Martin

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