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Le héros du film de Kubrick mit en danger la République romaine.

Son but pourtant était autre :

rentrer chez lui en homme libre.



Une distribution haut de gamme pour des scènes inoubliables :

le poète Antoninus (Tony Curtis) qui déconcerte Spartacus (Kirk Douglas) quand

il lui apprend "son métier", à quoi peut servir un poète dans une armée ?..

Batiatus (Peter Ustinov) qui cache maladroitement le buste de Gracchus

(Charles Laughton) sous un torchon pour le dérober aux regards de

Crassus (Laurence Olivier) et la douce Varinia offrant à Spartacus crucifié

leur fils.












Et l'on ne peut pas ne pas citer l'ignoble Marcellus,

le noble gladiateur rétiaire qui refuse d'achever Spartacus

pour viser Crassus, pas plus que ne s'oublie cette scène où,

après la défaite finale des esclaves, les rares survivants se dressent

autour de Spartacus pour crier à Crassus "Je suis Spartacus ! C'est moi Spartacus !"







Mais, bien sûr, Spartacus n'a pas attendu les cinéastes pour être représenté.

Passons sur les historiens latins, pour regarder comment nos artistes

voyaient l'esclave Thrace. Des Spartacus dans l'arène, d'autres crucifiés,

mais a priori il a peu inspiré nos sculpteurs.

La statue la plus célèbre est celle de Denis Foyatier, (1793-1863),

un Spartacus brisant ses chaînes.



Spartacus brisant ses chaînes, Denis Foyatier
Spartacus brisant ses chaînes, Denis Foyatier



Voici l'étude de l’œuvre de Foyatier par la présentation du Louvre :

"Foyatier présente au Salon de 1827 le modèle en plâtre de Spartacus.

La sculpture connut un succès rapide. Pour certains, elle venait régénérer

la statuaire néo-classique.

Elle répond en effet aux canons académiques.

Spartacus est nu comme les héros antiques.

Sa stature imposante répond aux exigences du grand style qui établit

une corrélation entre les dimensions d'une statue et l'impression qu'elle produit.

Caractère expressif du personnage, fureur contenue, associés à la sensibilité romantique.







Le succès de l’œuvre résulta aussi de son sujet.

Spartacus est une iconographie particulièrement rare en sculpture.

On y vit un symbole de la contestation du régime de Charles X.

Telle n'était pas, semble-t-il, l'intention initiale de l'artiste.

Lorsqu'il eut terminé sa statue, les Trois Glorieuses (juillet 1830)

avaient abattu le régime de Charles X.

Opportunément, Foyatier fit de Spartacus une icône républicaine en datant

l’œuvre du 29 juillet 1830, dernière journée de la Révolution."






Bernard Bouisset Dimanche 15 Mai 2016